DR

À l'image de la première saison, le final magistral de Westworld nous a soufflés. Si vous n'avez pas encore visité le parc de fond en comble, n'hésitez plus.

Rares sont les séries aussi ambitieuses au départ, qui tiennent toutes leurs promesses à l'arrivée. Après 10 épisodes et une première saison éblouissante, on peut le dire aujourd'hui : Westworld est une réussite accomplie du petit écran. Un show qui marquera durablement ses fans et son époque, dans la veine d'un Game of Thrones ou d'un Lost.

On sait enfin quand se déroule l'histoire de Westworld

Mais si aux Etats-Unis, la série réalise déjà de belles audiences, il reste encore tout un pan de téléspectateurs à convaincre. Des frileux qui n'ont pas osé se jeter dans l'oeuvre SF de Jonathan Nolan, Lisa Joy et JJ Abrams. Ou des refroidis, qui n'ont pas passé le cap de l'épisode 2.

Après l'épisode 4, l'extase

DR

Car on veut bien le reconnaître : Westworld n'est pas de ces séries dans lesquelles on se plonge facilement. Exactement comme pour Game of Thrones, la première saison débute par l'installation du décor, des personnages, de la narration. Une mise en place dense et truffée de faux-semblants, pas toujours passionnante, pour qui n'est pas accro à la SF. La série nous présente ainsi, pendant plus de deux heures, le parc, ses hôtes, ses visiteurs et ses enjeux. Les robots ont des bugs ? Ils ont des flashbacks de leurs affectations passées ? Et alors ? Même s'ils sont indispensables et plutôt bien conçus, ces trois premiers épisodes ne sont pas forcément très exaltants et certains téléspectateurs ont jeté l'éponge, dès le départ.

Ils ont eu tort ! Certes, Westworld ne casse pas la baraque d'entrée. Oui, elle prend tout son temps, pour graver dans le marbre questionnements et mystères. Mais il faut s'accrocher. Vous en serez récompensé. À partir de l'épisode 4, on commence en effet à se prendre au jeu, à s'interroger sur chaque détail du parc, chaque regard de Dolores, chaque secret de Theresa, chaque recoin obscur du bureau du Dr Ford. Et dès l'épisode 5, c'est le ravissement permanent : à un rythme fou, Westworld enchaîne twists et révélations. Sans faire languir inutilement ses fans, la série leur offre les clés de son monde : le mystère Arnorld, l'histoire d'amour de William, le réveil de Maeve, la folie de Ford ou la détresse de Bernard... Chaque heure recèle son lot de surprises et de moments forts, à vous en faire perdre la tête.

Des twists facinants et une passion qui rappelle Lost

DR

Comme tout le monde, vous voudrez en savoir plus, toujours plus. Approfondir la nébuleuse Westworld, que HBO et les producteurs ont magnifiquement orchestré, à travers une foule d'indices, semés ici et là, qui donnent aux fans la possibilité d'avancer leurs propres théories, d'imaginer leurs propres réponses. Un peu comme Lost à son zénith. Souvenez-vous de ces chiffres gravés sur la trappe, de ce bouton sur lequel il fallait appuyer toutes les 108 minutes, de cette étrange fumée noire assassine ou de cet ours polaire perdu en pleine pampa... Combien de temps avez-vous passé à tenter de comprendre le pourquoi du comment de ces improbables mystères ? Une douce souffrance ensorcelante, qu'on revit avec délectation, grâce à Westworld !

D'autant que la série HBO porte en elle (comme Lost à l'époque) une portée philosophique indéniable. L'histoire de Nolan tente une véritable réflexion sur l'humanité. Une approche didactique sur la conscience, la brutalité intrinsèque de tout Homme et fondamentalement, sur ce que cela signifie d'être humain. En ça, le final de Westworld rejoint carrément le fameux "Connais-toi toi-même" de Socrate, base de la philosophie humaniste, qui place la conscience au-dessus de tout. Puissant !

Une production digne de Game of Thrones

DR

Mais ne vous y trompez pas. Ce n'est pas parce qu'il est intelligent, que le drama s'apparente à une fastidieuse leçon éthique. Westworld est aussi un grand spectacle. Un divertissement made in HBO à couper le souffle, qui a eu les moyens de ses ambitions : la saison 1 a coûté près de 100 millions de dollars. Soit autant qu'une saison de Game of Thrones aujourd'hui. Si Westworld ne s'appuie évidemment pas sur les mêmes séquences de batailles médiévales épiques, elle offre quand même son lot de scènes d'action bluffantes, dans ce far west reconstitué, et dévoile également de splendides décors, une réalisation d'envergure, une bande originale omniprésente (celle de Ramin Djawadi, le compositeur de... Game of Thrones) et une production digne du 7e art. D'ailleurs, le fabuleux casting vient globalement du grand écran, d'Anthony Hopkins à Jeffrey Wright, en passant par Ed Harris.

Un final en apothéose

Alors rangez vos craintes et vos doutes et venez visiter Westworld sans attendre. L'excursion en vaut pleinement la peine. Car on peut vous le dire aujourd'hui : la saison 1 ne déçoit pas, jusqu'au bout. Au-delà des twists et révélations, elle propose un final captivant et parfaitement cohérent, qui répondra à toutes les questions que vous vous poserez au fil du voyage. Une conclusion maîtrisée, qui referme le chapitre de la saison 1 sans frustration... si ce n'est celle d'avoir à attendre 2018 pour voir la suite !