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Comme un Copolla ne se rate jamais, vous irez le voir. Et vous serez éblouis par la maîtrise du maître. Car ce film peu réfutable sur la plan esthétique est à la fois un résumé et une mise en ordre, un flamboyant retour aux racines et une progression supplémentaire vers la préoccupation coppolienne majeure : la tragédie. Il y a en Coppola un docteur Jekyll et un mister Hyde. Un Coppola des grands films fédérateurs (genre "Apocalypse" ou "Le Parrain" 1,2,3) et un Coppola des petits films-essais (genre "Jardins de pierre" ou "Rusty James"). Alors, on pouvait attendre ce Dracula du côté des "petits" Coppola, à l'instar de nombreux films de vampires sortis jadis et appartenant tous à la galaxie floue-mais superbe et vénérée- des séries B. Or, pas du tout. Il a mis le paquet, Francis. Il a voulu grandir le genre à hauteur de sa réputation. Mieux : de sa responsabilité. Le maître impressionne et surimpressionne son film des mille plis d'un drapé de velours sombre. Aussi, des moirages de l'étoffe, chacun peut tirer une lecture différente.