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Yerzhanov est décidément insaisissable. Un jour il signe un polar déjanté (Assaut voir ci- dessus), le lendemain c’est une fable burlesque sur l’éducation et les dysfonctionnements de son pays. L’Education d’Ademoka suit le parcours d’une adolescente gitane en situation irrégulière. Ademoka est brillante, rêve d’écrire et de dessiner, mais est obligé de mendier pour survivre. Sa rencontre avec un énigmatique alcoolo va bouleverser sa vie. Comédie surréaliste matinée d’une poésie foutraque (tout se passe dans des extérieurs abstraits et déglingués), surjeu des comédiens… le film est une ode à la liberté, à l’excentricité et à l’entraide qui touche juste. L’interprétation magistrale de ses deux losers et la mise en scène très stylisée (qui évoque en vrac Kusturica ou Roy Andersson) rappelle que ce Yerzhanov possède un don de cinéma totalement unique.