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Auteur des magnifiques Au revoir l’été et Harmonium dont on attend avec impatience Suis- moi je te fuis, fuis- moi je te suis (qui a décroché le Label Cannes 2020), le japonais Kôji Fukada propose ici un singulier portrait de femme. Elle s’appelle Ichiko, s’occupe de personnes âgées à domicile et s’apprête à se marier. Bref une vie heureuse et accomplie jusqu’au jour où tout brusquement bascule. La petite fille d’une de ses patientes disparaît et Ichiko reconnaît le visage de son ravisseur présumé : son propre neveu. Mais elle décide de ne rien dire avant que le secret ne s’évente et qu’elle en paye chèrement le prix. En étant traqué au quotidien par une meute de journalistes cherchant à lui arracher la moindre confidence et en voyant sa vie éparpillée façon puzzle.
Fukada raconte cette descente aux enfers cauchemardesque en s’aventurant à petites touches dans une ambiance fantastique proche de l’univers de Lynch. Et il dresse à travers elle un réquisitoire cinglant contre une société japonaise cachant sous une apparente sérénité nombre de vies détruites par le quand dira t’on et les procès médiatiques. Toute ressemblance avec ce qui se passe dans d’autres pays est bien évidemment purement fortuite. Ou pas.