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Les films qui nous viennent de Russie ne sont pas rassurants. Ils montrent une société en proie au cynisme (Elena), à la corruption (Léviathan) ou, ici, à l’intégrisme religieux à travers le personnage de Veniamine, un étudiant renfermé qui cite les Ecritures (chrétiennes) à tout bout de champ et qui se radicalise de plus en plus. Le plus inquiétant, ce n’est pas ce jeune agité, somme toute un peu ridicule et maladroit, mais les adultes qui lui font face et qui sont les garants de l’ordre moral et civil en Russie. Ils sont tous défaillants, de la mère dépassée aux responsables de l’établissement scolaire, qui ont peur des retombées négatives de la publicité faite autour, certes d’un illuminé, mais qui a le « mérite » d’incarner les valeurs ultraconservatrices prônées par le pouvoir. Dostoievskien en diable, Le Disciple pêche par excès de démonstration – la seule opposante à Vienamine est une prof à l’intégrité infaillible - et de théâtralité – son réalisateur vient de la scène. Il n’en demeure pas moins une réflexion passionnante sur l’impuissance des sociétés dites "évoluées" à contrer l’obscurantisme sous toutes ses formes. Christophe Narbonne
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Serebrennikov cherche à faire oublier l’origine scénique, et donc statique, du film, par d’amples et incessants mouvements d’appareil, mais ce faisant réduit son approche à une visée essentiellement illustrative.