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Avec ce premier long métrage, Romain Laguna a choisi d’emprunter un chemin déjà largement défriché par le cinéma : le portrait d’une adolescente d’aujourd’hui à travers sa découverte de l’amour et de la sexualité. Cette jeune femme s’appelle Nina. Elle a 16 ans, a abandonné ses études et vit avec une mère très absente dans l’arrière-pays héraultais où elle travaille à l’accueil et l’entretien d’un musée-parc sur les dinosaures. Elle rêve d’aventures et cherche à élargir un quotidien finalement assez répétitif. Jusqu’à ce jour où elle voit une météorite embraser le ciel et s’écraser dans la montagne. Un signe évident pour elle que tout va bientôt changer dans son existence. Sa rencontre avec Morad, le frère d’une de ses collègues et petit voyou de 19 ans, sonne pour elle comme une évidence : en dépit de toutes les mises en garde, ce sera lui et personne d’autre sa première vraie histoire d’amour. Et c’est précisément là que le film trouve son originalité. Dans sa manière de s’inscrire pleinement et avec réalisme dans un genre ultra codifié – celui du récit initiatique – tout en le faisant basculer plus souvent qu’à son tour vers le conte fantastique grâce à l’ambiance sensorielle onirique que Romain Laguna déploie dans sa manière de filmer les paysages et surtout le visage, le corps et les emballements du coeur de son héroïne. Celle-ci est incarnée par Zéa Duprez, une débutante au charisme et à l’effronterie renversants. L’atout majeur de ces Météorites.