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Entre polar et récit psychologique, un film noir séduisant autour d'un père magouilleur et de son fils de 20 ans, beaucoup plus rangé, qu'il entraîne dans son univers interlope via l'achat commun d'un bar. Un premier film aux allures modestes mais aux personnages ambigus très bien défendus par les acteurs.
Toutes les critiques de Nos Retrouvailles
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La beauté de ce premier film, c’est d’être classique, au sens le plus noble du terme, un peu comme l’était le grand cinéma américain de l’époque, celui de John Huston, par exemple, qui, lui aussi, filmait des misfits, des décalés, des paumés croyant dur comme fer à leur avenir. Il y a une tendresse commune entre les héros de Nos retrouvailles et les boxeurs fatigués de Fat City. Dans le regard posé par David Oelhoffen sur ses personnages, y compris les plus secondaires (le collègue avec qui Marco fume une cigarette durant les pauses, sans échanger un mot), la chaleur se mêle à la dérision. Même s’ils sont voués à l’échec, leurs sentiments et leurs actes justifient leur vie, aussi misérable soit-elle. C’est un cinéma de dignité toujours perdue, constamment recherchée.
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D'un sujet rebattu, cet auteur de courts métrages remarqués tire un beau film sur la détresse sociale, la solitude. Les deux acteurs sont magnifiques (Gamblin, surtout), la caméra les filme au plus près des visages, à la Cassavetes. Le cinéaste impose une atmosphère, une inquiétude permanente. Il colle à l'humanité de ces hommes perdus avec une violence émotive impressionnante.
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Pour son premier long-métrage, David Oelhoffen a choisi de planter son histoire dans le vif de la vie en découpant ses premières séquences au couteau. Pas de fondus enchaînés, mais des ruptures brutales qui donnent un rythme incisif à l'enchaînement des scènes. Cette brutalité, ou plus exactement cette "abruptalité" sert à merveille la violence de ce film noir illuminé par le jeu des comédiens, dont le grand Jacques Spiesser. Ce film social et familial, qui prend aux tripes comme un thriller, est de la même (dé)veine que "La raison du plus faible", de Lucas Belvaux.
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Jacques Gamblin interprète avec finesse ce père prodigue, déjà vieilli et qui ne semble pas être sorti des rêveries de l'enfance. Son inadaptation ni pathétique ni comique s'avère touchante. Le ton juste et subtil de ce film aurait sans doute gagné à un montage moins chaotique, alourdi d'un excès de gros plans.