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De quelle manière Vincent Garenq allait-il rendre compte de tout ça sans sombrer dans la démonstration et le pathos ? En s’attachant à une vérité, celle d’Alain Marécaux, relatée par ce dernier dans un bouquin édifiant. Du premier plan au dernier, la caméra ne lâche pas cet homme brisé, passé en un éclair d’un confort bourgeois à une geôle insalubre. On est littéralement dans la peau de Marécaux, à qui rien n’est épargné, ni l’humiliation d’un traitement policier inique à l’égard de pédophiles présumés, ni le dévoilement obscène des moindres recoins glauques de sa vie privée. Les couleurs sont volontairement un peu ternes, la mise en scène vivante sans toutefois chercher le spectaculaire. Dossier sensible, pudeur maximale. Garenq, auteur du raté Comme les autres, se réinvente en Bertrand Tavernier – celui de L. 627 et Ça commence aujourd’hui. D’ailleurs, le choix de Philippe Torreton pour incarner Marécaux n’est sans doute pas un hasard. Littéralement ravagé par son rôle, l’acteur, qui avait mis sa carrière au cinéma entre parenthèses, opère un come-back retentissant, bouffant l’écran avec une présence dont on avait oublié l’intensité. Sa performance, comparable à celle de Michael Fassbender dans Hunger, lui assure quasiment le César et, à coup sûr, la reconnaissance populaire.
Toutes les critiques de Présumé coupable
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Avec un comédien de la trempe de Philippe Torreton, pas besoin d’effets spéciaux, de musique larmoyante ou de grands mouvements de caméra. Sa performance sidérante de justesse, au-delà de la transformation physique, hante le spectateur longtemps après la projection.
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De ce bouleversant récit, le producteur Christophe Rossignon et le cinéaste Vincent Garenq ont tiré un film dont on sort totalement groggy.
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un film d’une intensité et d’une sobriété rares
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Édifiant, parfois insoutenable, toujours révoltant, le film glace le sang.
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La violence des émotions et des sensations que suscite Présumé coupable est telle que l'on n'est pas sûr de pouvoir recommander le film sans réserve.
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Grâce à ce film retraçant l’affaire d’Outreau, Vincent Garenq offre à Philippe Torreton l’un de ses meilleurs rôles au cinéma.
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Vincent Garenq, au plus près de son personnage, de son incompréhension et de ses peurs, chronique l'interminable descente aux enfers : les fouilles dégradantes, l'opprobre, la famille brisée...
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Du vrai et puissant cinéma, filmé avec rigueur, sans esbroufe ni effets artificiels façon surlignage musical, avec, pour clé de voûte, une performance d'acteur hors du commun de Philippe Torreton.
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Vous pensiez tout savoir sur l’affaire Outreau ? Oui, mais non... Place à l’émotion et à la révolte avec cet Au nom du père français qui ose ébranler notre système judiciaire.
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Le récit est méthodique mais nerveux, à la manière des films dossiers d'autrefois.
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Le film, qui s’appuie sur le livre d’Alain Marécaux ("Chronique de mon erreur judiciaire"), un des protagonistes de l’affaire d’Outreau, épouse trois ans de la vie de l’huissier de justice arrêté par la police avec sa femme (Noémie Lvovsky) un matin de novembre 2001. Des gosses les accusent d’actes de pédophilie qu’ils n’ont jamais commis. Vincent Garenq s’attache au calvaire d’un homme livré à la fragilité de témoignages atroces. Philippe Torreton, moins 27 kilos, excelle à traduire l’humiliation, la colère, l’abattement de ce serviteur de la loi condamné à tout perdre : son honneur, sa charge mais aussi sa famille. C’est d’abord pour lui qu’il faut voir "Présumé coupable" qui plonge caméra à l’épaule avec un souci documentaire dans un engrenage effarant.