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D’emblée, Alejandro Jodorowsky met les points sur les i : la « psychomagie » qu’il décrit dans ce documentaire (produit par financement participatif) n’est pas une science ni une psychiatrie, mais une méthode pour faire affronter à ses « patients » leurs traumas (familiaux, bien sûr) profondément enfouis. Sa psychomagie suit les principes de la magie sympathique : ce n’est pas la magie qui vous paye un verre en fin de soirée, mais celle qui utilise le semblable pour agir sur le semblable. Par exemple, Jodo fera sauter en parachute une femme traumatisée par le souvenir de son mari qui s’est suicidé en se jetant par la fenêtre. On pense ce que l’on veut de la portée thérapeutique de cette méthode : en tout cas, à l’écran, les patients de Jodorowsky deviennent les acteurs d’une série de happenings comme lui seul semble être capable de les imaginer. Le réalisateur peint un homme en or dans une église après lui avoir dit de se barbouiller les testicules de sang, il enterre un patient sous des kilos de barbaque qui seront dévorés par des vautours, une femme brûle sa robe de mariée au crématorium pour exorciser le fantôme de son mari... C’est beau (souvent), grotesque (parfois), empathique (tout le temps). Bref, c’est du pur Jodorowsky, chef d’orchestre et gourou d’un magnétisme inoxydable. Suivant votre amour pour les performances théâtrales et grand-guignolesques de l’artiste, vous en sortirez plus ou moins convaincus.
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- Psychomagie, un art pour guérir
Psychomagie, un art pour guérir
Première
(1 critique)