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Ceux qui ont vu Norway of Life savent que son auteur, Jens Lien, laisse volontiers l’incongru s’immiscer dans le réel pour mieux faire passer son message. C’est encore le cas avec Une éducation norvégienne, dont le sujet (le passage à l’âge adulte) pâtirait d’un traitement prosaïque. Dès le départ, il est clair que les personnages sont trop singuliers et nuancés pour se diriger vers le prévisible clash générationnel entre l’adulte hippie et l’ado punk. En vérité, le fils a moins besoin de révolte que de stabilité. Et son père, qui a de bonnes raisons d’être perturbé, ne prend que de mauvaises décisions, surtout lorsqu’il adopte, au grand embarras de son rejeton, le « libertarisme » punk. Jens Lien le dit avec un humour, une subtilité et une poésie qui vont de pair avec une bonne dose d’ironie, incarnée par John Lydon (le Johnny Rotten des Sex Pistols), dans son propre rôle de porte-parole plein d’autodérision.
Toutes les critiques de Une éducation norvégienne
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Au-delà de la simple tranche d'adolescence atypique, le film repose sur la relation père-fils entre ce gamin et une figure paternelle de hippie post-dépressif (...) Si elle perd un peu de sa fougue en bout de course, cette chronique dessine de beaux personnages.
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Sans jamais rivaliser avec la réussite de l'énigmatique "Norway of Life", qui l'avait révélé en 2006, Jens Lien ne démérite pas dans son observation sensible d'une époque révolue.
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Le cinéaste ne regarde jamais ses personnages en moralisateur : il ne s'agit pas de juger des dangers d'une éducation ultra permissive, mais de confronter la théorie (du bonheur) à la pratique (du deuil)...
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La réalisation classique de Jens Lien maintient ce sujet déjanté dans les cordes du film initiatique pour adolescents : aucune lourdeur mais on regrette que la distance se construise au détriment de la fantaisie - éphémère et réjouissante.
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Tout cela traité sous forme de vignettes rigolotes, avec filmage clownesque, montage idoine (...) . Heureusement, il reste la musique, tonique (les originaux des Sex Pistols, what else) et l'esprit punk bien tempéré, qui sauvent de l'endormissement et atténuent l'obscène reconstitution jaunasse des seventies.
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Six ans après le surprenant "Norway of Life", Jens Lien continue de saper l'art de vivre norvégien. Sans convaincre cette fois.