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On peut voir ce Vers la bataille, comme un survival. C’est le trop rare et pourtant convaincant, Malik Zidi qui joue les « victimes » d’une nature et d’une époque hostiles. 1860, dans les montagnes mexicaines l’armée française mène une guerre coloniale qui s’enlise. Louis (Zidi), un photographe décide de rejoindre le gros des troupes pour témoigner des combats mais se perd en route. Repéré par ses courts-métrages, Aurélien Vernhes- Lermusiaux signe un premier long-métrage volontairement contemplatif, comme si l’œil de sa caméra (et donc du spectateur) devait se conformer au lent travail de la photographie originelle. L’illusion par l’image est mise en scène le temps d’une scène où Louis observe, sidéré, un collègue n’hésitant pas créer un champ de faux cadavres. Le lent travelling avant qui dévoile la supercherie place Louis en narrateur soudain omniscient et désespéré. Ce plan vaudrait presque à lui seul le déplacement.