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Choix n°1 : Je suis à vous tout de suite de Baya Kasmi avec Vimala Pons, Ramzy...Synopsis : Hanna a 30 ans, beaucoup de charme et ne sait pas dire non : elle est atteinte de la névrose de la gentillesse. Ce drôle de syndrome familial touche aussi son père, Omar, "épicier social" et sa mère, Simone, "psy à domicile". Avec son frère Hakim, focalisé sur ses racines algériennes et sa religion, le courant ne passe plus vraiment. Mais un événement imprévu oblige Hanna et Hakim à se retrouver...L'avis de Première : Comme ses parents, Hanna a un drôle de syndrome : elle ne sait pas dire non. Elle en vient même à se prostituer par "gentillesse", tandis que son frère, lassé des moqueries sur ses convictions religieuses, se radicalise. De ce postulat aussi drôle qu’intrigant, la coscénariste du "Nom des gens" et d’"Hippocrate" tire une comédie atypique, vivante, bordélique, bourrée de répliques bien senties et de situations décalées. Prolongement de "J’aurais pu être une pute", son court métrage avec, déjà, la formidable Vimala Pons, "Je suis à vous tout de suite" pose un regard plein d’indulgence sur la société française, ce qui, par les temps qui courent, ne se refuse pas.Bande-annonce :  Choix n°2 : Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore avec Jérémie Renier, Kévin Azaïs...Synopsis : Afghanistan 2014. A l’approche du retrait des troupes, le capitaine Antarès Bonassieu et sa section sont affectés à une mission de contrôle et de surveillance dans une vallée reculée du Wakhan, frontalière du Pakistan. Malgré la détermination d’Antarès et de ses hommes, le contrôle de ce secteur supposé calme va progressivement leur échapper. Une nuit, des soldats se mettent à disparaître mystérieusement dans la vallée.L'avis de Première : Avant de réaliser "Ni le ciel ni la terre", Clément Cogitore s’était fait remarquer grâce à ses courts métrages et ses documentaires impressionnants. Cette expérience lui sert ici à représenter avec beaucoup de réalisme l’avant-poste militaire et surtout les paysages où se déroule son étrange histoire. Il montre un pays où la géographie entre en action et en imagination. En suivant les codes balisés du film de guerre, on pense d’abord qu’il va réaliser une variation sur Le Désert des Tartares (le doute, l’attente, tout ça). Mais il choisit rapidement de basculer dans un récit "magique", aux frontières du fantastique. Il nous entraîne alors dans une belle réflexion sur le deuil, l’absence et, de manière plus subtile, sur le visible et l’invisible, et sur la nécessité de se raconter des histoires pour garder la cohésion d’un groupe. Ces thèmes poétiques, le réalisateur les embrasse avec une sobriété inattaquable. On regrettera que la densité théorique du film ait parfois du mal à s’incarner, que l’aspect beckettien du dispositif ne soit pas transcendé par une mise en scène plus puissante, mais Cogitore est assurément un cinéaste à suivre.Bande-annonce :  Choix n°3 : Anina d'Alfredo SoderguitSynopsis : Anina Yatay Salas est une petite fille qui n’aime pas son nom car c’est un palindrome - on peut le lire à l’envers comme à l’endroit - et fait d’elle la risée de ses camarades.Un jour, suite à une bagarre dans la cour d’école, Anina et son ennemie Gisèle sont convoquées par la directrice qui leur remet comme étrange punition, une enveloppe scellée qu’elles ne devront pas ouvrir avant sept jours.Anina avec son imagination débordante, fera tout pour deviner le contenu de l’enveloppe mystérieuse...Adaptation du roman de Sergio Lopez SuarezL'avis de Première : Le nom de la petite Anina Yatay Salas, 10 ans, est un triple et élégant palindrome. Mais, à l’école, tout le monde se moque d’elle. À la suite d’une bagarre avec Gisèle, la directrice leur donne une punition. Trait gracieux et original, animation délicate, sujet grave traité avec humour et légèreté... Ce conte sur l’éducation et la faculté de se remettre en question devrait ravir les petits et les grands. Loin de l’efficacité à tout prix des produits formatés, ce premier long, raconté du point de vue d’une enfant, s’attarde sur des détails, fait un crochet par un rêve ou un flash-back, et donne, en passant, une vision de la société uruguayenne contemporaine où plane encore l’ombre de la dictature. Un enchantement.Bande-annonce :  >>> Les autres sorties ciné de la semaine sont ici