L'acteur d'Oppenheimer a particulièrement aimé les derniers plans de ce biopic.
A l'occasion de la sortie en DVD et blu-ray d'Oppenheimer (avec plus de 3h de bonus), Cillian Murphy a accordé un long entretien à Awardswatch.com. L'acteur de 47 ans s'amuse d'abord du fait que depuis la promotion importante du film de Christopher Nolan cet été -qui a porté ses fruits, puisque le film a gagné plus de 900 millions de dollars de recettes sur la planète- il est rentré en Irlande, et profite au calme de son temps libre en famille, en mangeant du fromage.
En attendant de retrouver le rôle de Thomas Shelby pour le film Peaky Blinders, le comédien se repose un peu. Car 2024 devrait de nouveau être une année bien remplie pour lui, maintenant que la grève des acteurs est finie à Hollywood : en plus de tourner ce final très attendu de la fin de la série, Murphy pourrait bien débuter l'année par un Oscar du meilleur acteur, tant Oppenheimer a été salué par le public.
Revenant sur son premier rôle chez Nolan, après être apparu plus brièvement dans la trilogie Dark Knight, Inception et Dunkerque, il explique notamment avoir revu Amadeus pour préparer son affrontement avec Lewis Strauss, joué par Robert Downey Jr. et personnage majeur de la seconde partie du film. Il salue alors le choix du scénariste et réalisateur d'avoir offert deux points de vue au film, celui du scientifique, en couleur, et celui du politique qui tenta de le faire chuter, en noir et blanc. Il parle aussi de sa "fin magnifique", sans pour autant la spoiler.
Oppenheimer : Cillian Murphy "mourait d'envie" d'un premier rôle chez Nolan"Je trouve que c'est le truc le plus difficile à faire quand on raconte une histoire, dit Cillian Murphy. Pas seulement au cinéma, d'ailleurs. Quand vous écrivez, votre troisième acte, c'est le plus compliqué. Et Chris a toujours fait de superbes fins. Quand vous revoyez ses films, vous constatez à quel point ses dernières scènes sont toujours fortes. Je me souviens qu'en lisant le scénario d'Oppenheimer, je me suis dit : 'P***, ouais : c'est une super fin!' Puis on l'a tournée à Princeton au bord de ce lac. Je trouve qu'on n'en a pas beaucoup parlé à sa sortie. Peut-être parce que le dialogue est si bon qu'on lui donne vie assez simplement ? Quand vous bossez à partir d'un script de cette qualité, c'est votre boulot de lui donner vie, vous ne pouvez pas trop le décortiquer, car d'une certaine façon, les mots vont faire le travail à votre place."
Attention, spoilers !
Murphy évoque ici le dialogue final entre son personnage et Albert Einstein, joué par Tom Conti (déjà dans The Dark Knight Rises), à propos de sa probable future réhabilitation. En pleine culpabilité, le scientifique a pleinement conscience que la découverte qu'il a faite est devenue une arme si destructrice qu'elle pourrait, après avoir tué des centaines de milliers de Japonais à Hiroshima et Nagazaki, littéralement anéantir le monde. Il a alors cette vision de multiples bombes atomiques détruisant la terre. Dans un avenir proche ? A moins que l'humanité ne parvienne à stopper la course à l'armement et que cette vision de cauchemar ne soit pas prophétique ? Nolan laisse un infime espoir quant à notre avenir avec ce plan final.
En juin dernier, alors que les premiers spectateurs découvraient Oppenheimer en avant-première, Christopher Nolan disait à propos de sa fin choc : "Certaines personnes sont sorties du film complètement dévastées. Elles ne pouvaient pas parler. Je veux dire par là qu'il y a un élément de peur très présent dans l'histoire et dans ses fondements. Mais l'amour des personnages, l'amour qui existe dans ses relations, est aussi fort, très fort, comme dans aucun autre de mes précédents films.
(…)
L'histoire d'Oppenheimer est faite de questions impossibles. De dilemmes éthiques impossibles, de paradoxes. Il n'y a pas de réponses faciles dans cette histoire. Il y a juste des questions difficiles, et c'est ce qui rend tout ça si passionnant. Je pense que nous avons pu trouver beaucoup de choses sur lesquelles être optimistes dans le film, vraiment, mais il y a tout le temps une question plus importante que toute qui plane dessus. Il semblait essentiel de laisser le spectateur se questionner à la fin, qu'on le laisse s'agiter le cerveau afin de susciter la discussion."
Oppenheimer : une odyssée intime aussi sidérante qu’éprouvante [critique]
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