Les créatures de Frank Oz et Jim Henson avaient comblé la rédaction.
"Un autre monde, un autre temps, à l'âge des miracles... Jen et Kira, seuls survivants de la race des Gelfings, partent à la recherche d'un éclat de cristal gigantesque, abîmé dans une commotion planétaire, qui donne force et puissance aux Mystiques, un peuple sage et pacifique. Ils doivent affronter les terribles et cruels Skekses qui tiennent ces derniers en esclavage."
Le 17 décembre 1982, les Anglo-Saxons découvraient les créatures inoubliables de Dark Crystal, et quelques mois plus tard, en mars 1983, c'est le public français qui se trouvait bluffé par cet univers de fantasy développé par Jim Henson (le marionnettiste derrière le Muppet Show et Labyrinth) et Frank Oz (le créateur de Yoda). Si à cette époque, le film porté par David Bowie n'avait pas emballé la rédaction (tout comme Willow, sorti quelques années plus tard), Dark Crystal avait comblé la rédaction par ses inventions de toutes sortes de créatures, attachantes ou inquiétantes, et de décors originaux. Georges Cohen expliquait dans sa critique être totalement tombé sous le charme de cet univers, écrivant qu'il frôlait la perfection.
Louis Leterrier : "Dark Crystal, c'est le truc le plus difficile que j'ai fait de ma vie !""Le spectacle est somptueux, baroque, flamboyant. A tel point que les monstres qui peuplent le récit en deviennent beaux. Comme dans les tableaux de Jérôme Bosch ou à l'image de la "Bête" chère à Jean Cocteau. La perfection totale aurait même voulu que ces créatures ne fussent pas dotées de voix humaines, mais enfin, on s'y habitude !... Imaginez un immense Muppet Show cosmique (c'est le même réalisateur, Jim Henson). Un spectacle d'un autre âge où des marionnettes géantes et géniales auraient trois bras, d'autres des parures dignes de la défunte Cour d'Espagne. Un univers où les plantes bougent comme vous et moi, où les rochers cachent d'énormes grenouilles, où les sols sont des amas de choses grouillantes... Et je ne vous en donne pas le dizième pour ne pas gâcher vôtre plaisir ! Par là-dessus, un argument assez classique dans le genre fantastique : deux peuplades -les Cruels et les Sages- se combattent, tandis que deux jeunes Innocents sont appelés à sauver l'univers... Mais ce n'est pas l'histoire qui est surprenante dans Dark Crystal (la fin est d'ailleurs un peu décevante), ce sont vraiment l'animation, les personnages et les décors. C'est assez indescriptible, car jamais vu ! On est rarement allé aussi loin dans le merveilleux cinématographique."
Début 2019, Dark Crystal a été restauré en 4K, dix ans après la tentative de lui donner une suite, qui aurait été conçue par Genndy Tartakovsky (Samouaï Jack, Clone Wars, Hôtel Transylvanie...) pour la Jim Henson Company, le metteur en scène du film original étant décédé en 1990 (Frank Oz est lui toujours en vie et a de nouveau doublé Yoda pour Les Derniers Jedi ou L'Ascension de Skywalker). Cette même année, Netflix a finalement sorti un préquel de cette histoire, conçu par Louis Leterrier en série télé et sous-titré Le Temps de la résistance. Le réalisateur d'Insaisissables y reprenait les techniques d'animation de l'époque, privilégiant les animatroniques à l'animation en numérique, comme on peut le voir dans le making-of ci-dessous. Malgré ses qualités, celle-ci n'a pas eu de saison 2.
Dark Crystal, le temps de la Résistance : Netflix tient son chef d'oeuvre technique (critique)
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