Le réalisateur de Prisoners, Sicario et Blade Runner 2049 parle de son Dune dans un mook événement consacré à la monumentale franchise de science-fiction de Frank Herbert.
On ne veut pas retourner le krys dans la plaie, mais on vous rappelle quand même que la sortie de Dune a été reportée, en France, au 29 septembre 2021. Le blockbuster de Denis Villeneuve, après son magistral Blade Runner 2049, aurait dû sortir à Noël 2020, mais le Covid l'a décalé dans l'espace et le temps. Ce qui n'a pas empêché toute une vague de publications consacrées à Dune de paraître en librairie, au départ pour accompagner la sortie du film, dont Dune, le mook, gros livre de 256 pages richement illustré, consacré à toute la franchise née du chef-d'oeuvre de Frank Herbert. Du roman aux films, séries, jeux vidéo, jeux de société, musique, BD... Et évidemment le Dune de Denis Villeneuve. Le réalisateur de Prisoners, Premier contact et Sicario est d'ailleurs interviewé en exclusivité par Lloyd Chéry, notre confrère du Point qui a dirigé ce mook (dans lequel votre serviteur a d'ailleurs écrit quelques lignes).
"Dune est une tragédie épique plutôt classique où le héros voit sa généalogie en proie à une névrose d’auto- destruction", affirme Villeneuve, qui revient sur l'importance fondamentale du roman d'Herbert dans sa vie et son art : "Il y a des traces de Dune dans à peu près tous mes films", affirme le réalisateur dans cette interview en forme de note d'intention, où il revient sur l'expérience de Blade Runner 2049 ("un cours magistral sur la lumière"), sur le casting, l'importance de l'écologie, l'aspect visuel du désert, etc. Il justifie également le fait d'avoir féminisé le personnage de Liet Kynes (joué par Sharon Duncan-Brewster) : "Une grande partie de moi se sent en paix à travers le regard féminin. En travaillant à l’écriture du film, j’ai senti progressivement un déséquilibre dans le scénario. J’ai partagé cette préoccupation avec le scénariste Jon Spaihts, et il m’a spontanément proposé d’essayer de transformer Kynes. J’ai adoré l’idée parce que ça ne dénature pas du tout le personnage, et ça m’a permis de trouver l’équilibre que je cherchais", explique le cinéaste. "Lorsque j’ai commencé à travailler sur le scénario avec Eric Roth, il m’a demandé quel serait l’aspect le plus important du roman selon moi pour commencer l’adaptation. Je lui ai répondu : les femmes. Le Bene Gesserit est l’âme de Dune." Effectivement, les femmes semblent être l'âme et la clef du nouveau Dune, puisqu'une série télé parallèle au film, intitulée Dune : The Sisterhood et consacrée au Bene Gesserit, est également en projet, chapeautée par Villeneuve et Spaiths. Villeneuve conclut l'interview en résumant ainsi son projet et son idée de la science-fiction : "un espace de liberté où je me sens enfin chez moi".
Dune, le mook est disponible dès maintenant, en libraire ou en ligne, aux éditions L'Atalante/Leha. La bande-annonce de Dune est toujours là :
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