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Hasbro et Star WarsLa nouvelle du rachat de LucasFilms par Disney a tellement occupé les médias la semaine dernière qu'elle en a occulté une nouvelle bombe économico-hollywoodienne. Lundi dernier, Mtv Geek s'est fait discrètement l'écho d'une potentielle nouvelle OPA de la maison Mickey. Elle concernerait cette fois-ci Hasbro, le fabricant de jouets. Autrement dit la maison mère de Transformers et G.I Joe, des joujoux devenus synonymes de blockbusters. Selon le site, les pourparlers entre les deux parties n'en seraient qu'au stade des premières négociations, mais paraissent logiques puisque Hasbro détient pour de nombreux pays les droits des jouets Star Wars, licence tombée dans l'escarcelle de Disney. Les deux sociétés sont par ailleurs des collaborateurs de longue date, les jouets et jeux dérivés des films Pixar et Marvel étant développés et distribués en commun. Au vu des nombreuses autres marques détenues par Hasbro (la firme a ingéré au gré des années nombre de ses concurrents - Parker Bros. MB, Kenner...) pourquoi se priver ? Si ce rachat se faisait, Disney se retrouverait avec de quoi doper son empire, en devenant propriétaire de Monopoly, Mon Petit Poney ou Donjons et dragons. Soit autant de films, séries, jeux vidéo et jouets en perspective.Image de marqueUne question se pose cependant : qu'est ce qui pousse Disney à multiplier les acquisitions ? Peut-être le temps, tout simplement. Le contrat de Bob Iger, l'actuel patron, court jusqu'en 2015, et il possible qu'il tente d'imposer sa patte à un moment où sa société navigue entre triomphes au box-office comme les Pirates des Caraïbes (même s'ils avèrent - au vu de montages financiers hasardeux, ou de faramineux pourcentages sur les recettes reversés aux producteurs et stars - pas si rentables que ça) et semi-flops (John Carter finira sur la longueur par rentrer dans ses frais, mais tout juste) désastreux pour l'image de marque.Les projets Hasbro au cinémaReste que si l'on voit bien les bénéfices que pourrait encaisser Disney sur les jeux Hasbro, la chose reste un peu plus floue en ce qui concerne le cinéma. Si côté Marvel, c'est à peu près clair - la majorité des personnages, donc des films afférents, sont désormais sous label Disney à quelques exceptions près (Spider-Man est jusqu'à terme du contrat une production Sony, la 20th Century Fox a rendu à Disney les droits de Daredevil l'été dernier, ne conservant que ceux des X-Men), les engagements pris précédemment par Hasbro compliquent la donne : Paramount a en main des titres comme Transformers ou G.I Joe, et devrait logiquement se battre pour les lâcher, tandis qu'Universal développe depuis plusieurs années Cluedo, Ouija, Magic et Stretch Armstrong ou que le Monopoly de Ridley Scott est toujours en développement chez Emmett/Furla. Sans oublier un film basé sur les camions Tonka signé chez Sony. La situation pourrait se débloquer plus rapidement que prévu concernant les films Universal : suite au four de Battleship, le studio serait prêt à négocier pour se débarrasser de ses autres projets Hasbro. Qui plus est le temps que les avocats de tout ce beau monde s'entendent, Disney pourrait concrétiser des projets dans les tuyaux depuis longtemps, même s'ils sont aberrants sur le papier (qui a envie d'aller voir un film tiré des Hippos gloutons ?).Mélange des genres ?Autre perspective, même si assez improbable, celle de crossovers entre ces différentes licences. Après tout, Hasbro a bien mis en rayon des Monopoly Alice au pays des merveilles après la sortie du film de Burton, produit par Disney, ou une autre édition du jeu consacré aux super-héros Marvel. Qu'est ce qui empêcherait, si les deux sociétés font affaire, de concevoir un blockbuster où les Autobots et les droïdes de Star Wars tenteraient de trouver qui est l'assassin de Cluedo? Ou un où les Avengers s'associeraient aux Pokémon pour stopper Loki aux commandes d'une stratégie façon Risk ? Le bon sens. Comme le disait récemment Jean-François Camilleri, le patron de Disney France, au micro d’Europe 1, Disney n’a pas vocation à effectuer un mélange des genres. Et quand on voit ce que la firme a fait de de Pixar et Marvel, on a tendance à lui faire confiance.Alex Masson