La polonaise Agnieszka Holland signe un film historique qui impressionne, malgré quelques longueurs.
Sorti en juin 2020 au cinéma, L'ombre de Staline sera diffusé ce soir sur Arte, suivi d'un documentaire sur le Goulag. Les deux sont aussi disponibles gratuitement en replay. Voici la critique de Première.
En 1933, Gareth Jones est un journaliste politique anglais aussi ingénu qu’ambitieux -et qui possède la belle gueule de James Norton, souvent cité comme potentiel nouveau James Bond et vu par exemple dans l'excellente mini-série de la BBC Guerre et paix (2016) avec la fine fleur des jeunes acteurs british. Gareth, donc, part à Moscou sur un coup de tête en rêvant d’interviewer Staline. Il va découvrir, outre une belle consoeur nommée Ada (jouée par Vanessa Kirby de The Crown), que sous la propagande communiste, le régime soviétique est en train d’affamer l’Ukraine et de commettre un véritable génocide…
Ce film historique écrasant, signé de la cinéaste vétéran Agnieszka Holland, n’est pas sans longueurs ni lourdeurs, avec notamment un parallèle appuyé, aussi peu subtil que nécessaire, entre l’intrigue et la rédaction de La Ferme des animaux d’Orwell -une intrigue supplémentaire qui aurait pu tomber au montage sans grand dommage (Andrea Chalupa, la scénariste du film, est également journaliste et a consacré tout un bouquin au making of de La Ferme des animaux : ceci explique cela, mais ne le pardonne pas). Une fois ces papotages de bureaux terminés, L'Ombre de Staline nous assène une vingtaine de minutes brillantes où notre héros s'enfonce dans l’Ukraine morte, Shéol enneigé peuplé d’enfants cannibales et d’ombres noires plantées dans la neige, et on se dit chouette ! voilà du cinéma.
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