L'Âge de glace : un film d'animation paresseux ?

En juin 2002, la rédaction de Première avait été déçue par le 1er volet, à revoir ce soir sur W9.

Le 26 juin prochain, L'Âge de glace fêtera ses 20 ans. De façon plutôt tristoune, puisque le studio qui l'a produit, Blue Sky, a été fermé début 2021 par Disney, qui l'avait acquis en rachetant la 20th Century Fox. Le prochain film de la saga (le n°6), intitulé Les Aventures de Buck Wild et suivant comme son titre l'indique la belette découverte dans L'Âge de glace 3, sortira directement sur Disney Plus, le 25 mars prochain.

Ce soir, c'est l'opus original qui reviendra à la télévision, sur W9. Un film d'animation familial multirediffusé, qui attire à chaque fois des millions de téléspectateurs. Pourtant, à sa sortie, ce n'était pas gagné d'avance pour Sid et ses copains. La rédaction de Première avait par exemple été déçue en découvrant L'Âge de Glace, et ce malgré le charme de Scrat. Voici la critique publiée à l'époque par Mathieu Carratier.

Il y a des moments formidables dans L’Âge de glace, mais vous les avez déjà sûrement vus : cet animal mi-rat, mi-écureuil, qui court après son gland, ou l’hilarante scène des dodos. Entre ces instants de bravoure, pas grand-chose sinon trois animaux parcourant la banquise en échangeant des banalités. Le film repose sur des procédés et des personnages éculés comme ce mammouth, faux dur au cœur d’or, ou le paresseux hystérique... Un cruel manque d’imagination qui ne fait qu’asseoir la suprématie de Pixar dans l’animation en 3D. Du coup, on pense à autre chose. Et on se rend compte que, plusqu’une sempiternelle ode à la tolérance, L’Âge de glace est surtout un film sur l’acceptation de soi-même. Comme Diego, ce très méchant tigre qui va découvrir qu’il est un carnivore honteux. Oui, Diego est végétarien et son coming-out va sauver ses amis. Ajoutez un rongeur crack-addict et un paresseux pré-punk, et on dépasserait presque le cadre du divertissement familial. Presque.