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L'Osservatore Romano a une vision du cinéma. Le journal du Vatican critique régulièrement des films pour leur caractère blasphématoire, et lorsqu'il s'agit d'une super-production hollywoodienne, le papier dépasse les murs d'enceinte de l'Etat pontifical. Sorti le 14 septembre en Italie, Prometheus n'a pas plu au quotidien. Le film de Ridley Scott où les hommes cherchent des indices sur les origines de l'humanité "gère mal les questions délicates invoquées par le combat éternel entre le bien et le mal dans une autre tentative de trouver le secret de l'immortalité"."C'est une très mauvaise idée de défier les dieux" prévient l'article. Surtout quand les émotions ne sont pas authentiques. Car au Vatican on est sensible. Le critique, reconnaissant les mérites esthétiques et technologiques de Prometheus - "technologie stupéfiante et enchanteresse"-, regrette tout de même que le film montre "très peu d'émotions authentiques". On touche là sans doute au coeur de la problématique du quotidien, qui jugeait Avatar quasi exactement dans les mêmes termes au moment de sa sortie. Le journal évoquait à l'époque l'"impact visuel extraordinaire" du film de James Cameron, tant en en déplorant le manque de "véritables émotions". Le blasphème est-il plus acceptable quand il est proféré avec le coeur ?