Drôle de parcours que celui de David Gordon Green, qui, après quelques incursions plus ou moins heureuses dans la comédie jointée à gros budget (Délire express, Votre majesté) semble être revenu à un registre qui lui réussit plus naturellement : le drame réaliste rural, tendance sudiste, dont se réclame Jeff Nichols, mais aussi James Franco, ainsi que toute une nébuleuse qui gravite autour du gourou d’Austin, Terrence Malick.Adapté d’un roman de Larry Brown, et situé au fin fond du Texas profond, Joe tourne autour d’une sorte de seigneur local, joué par Nicolas Cage : ancien taulard qui a plongé pour avoir rossé des flics abusifs, il donne du travail à ceux qui en veulent, et calme ses bouffées de colère à coup d’alcool, de tabac et de putes. Un jour, il se prend d’affection pour un gamin, joué par l’excellent Tye Sheridan, découvert par Malick dans Tree of life, et récupéré par Jeff Nichols dans Mud - tiens donc. Joe a aussi des ennemis, qu’il a toujours réussi à gérer individuellement, mais qui risquent de lui compliquer la vie lorsqu’ils décident de s’unir contre lui. Le plus effrayant d’entre eux et le père du gamin ? Un clodo white trash joué par un type réellement terrifiant qui a l’air d’avoir été recruté à sa sortie de prison, et dont l’expression de méchanceté désespérée ne doit manifestement rien à une méthode d’art dramatique. A côté, Nicolas Cage est très bien, manifestant les différentes nuances de son personnage comme le texte le lui demande, mais ne faisant pas toujours le poids face à la réalité. Ce mélange d’artifice et de réalisme râpeux est ce qui fait l’intérêt de ce film dont les forces l’emportent quand même largement sur les faiblesses.Présenté en compétition officielle à Venise, Joe sortira en France dans quelques mois.Gérard Delorme
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- REVIEW - Joe, un drame sudiste râpeux et percutant
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