La nouvelle série événement de Netflix est déjà votre nouvelle drogue.
C'est complètement fou et difficilement explicable. Annoncée comme l'événement de cette rentrée sur Netflix, la mini-série Maniac est effectivement une surprenante sensation, qui obsédera vos soirées télé pendant quelques temps...
Pour essayer de résumer l'histoire, sans rien spoiler, on pourrait dire qu'Owen, la trentaine, fils d'une riche famille new-yorkaise, n'arrive pas à trouver sa place dans la vie et dans le monde. Très instable psychologiquement, souffrant de nombreux complexes et d'un délire psychotique, il espère plus que tout avoir un grand destin. Comme sauver le monde... Annie aussi a de gros soucis psychiques. Atteinte de dépression sévère, droguée à une drôle de pilule, elle n'arrive pas à décrocher et à reprendre sa vie en main. Elle va alors se débrouiller pour s'inscrire à un mystérieux essai clinique. Un test très complexe en trois pilules, destiné à supprimer les douleurs inutiles chez les gens. Une véritable expérimentation dans son inconscient et de son subconscient, au cours de laquelle elle va justement croiser la route d'Owen. Les deux vont sembler inexplicablement liés l'un à l'autre. Mais qu'est-ce qui est réel et qu'est-ce qui n'est que fantasme dans tout ça ?
Loin d'être ordinaire, pas toujours simple à suivre, et tellement déconcertante à chaque instant, Maniac est tout sauf un divertissement facile. Il faut s'accrocher, indéniablement, pour rentrer dans l'univers un peu barge, créé par le scénariste,Patrick Somerville, et le réalisateur Cary Fukunaga (celui de True Detective, saison 1). Il faut accepter un monde plus ou moins futuriste, dans lequel on trouve un super ordinateur avec des sentiments. Il faut s'amuser des décors SF volontairement kitchs ou de la portée ostensiblement loufoque du script.
Parce que si l'on tient le choc déroutant des premiers épisodes, qui nous emmènent dans l'inconnu le plus total, Maniac confirme ce qu'on espérait d'elle au tout départ : un voyage fascinant dans les méandres du cerveau humain, une aventure de science fiction brillante, qui transcende les genres, épisode après épisode, qui trouve toujours un moyen de nous emmener là où on ne l'attend pas. Maniac est une sorte de Matrix revisité à l'émotion pure.
Prenant ses distances avec les casse-têtes desséchés très tendances ces derniers temps à la télévision, la série mise beaucoup sur les sentiments des personnages et le bouillonnement de leurs traumatismes. En en même temps, comment s'en priver, quand on réussit à réunir au casting Jonah Hill et Emma Stone.
Les deux acteurs, en pleine bourre à Hollywood et plutôt habitués des oscars ces dernières années, prêtent leur sensibilité brute à Netflix, le temps de cette histoire de dingue. Lentement, mais sûrement, on s'attache très fort à Annie et Owen. À leurs vies réelles et rêvées. À leur passé et à leur avenir. Et on aimerait tellement que ce test clinique puisse les réunir à jamais, dans la matrice ou dans la réalité...
On devient fasciné, presque obsédé par leur périple mental, qui prend la forme d'un Rubik’s Cube émotionnel incroyablement inventif, toujours rythmé (avec des épisodes de 40 minutes, pas plus) et définitivement unique sur le petit écran. Déjà l'une des séries de l'année.
Maniac - mini-série en 10 épisodes - disponible sur Netflix depuis le vendredi 21 septembre 2018.
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