Alors que la saison 4 arrive sur Amazon, il est temps de se plonger dans The Expanse.
Cet article s’adresse essentiellement aux gens qui n’ont pas encore vu The Expanse. Vous n’y trouverez donc pas de spoilers majeurs, uniquement quelques éléments de l’intrigue portant surtout sur la saison 1.
The Expanse revient de loin. Annulée par SyFy, le show spatial a été sauvé par Amazon Prime Video, qui sortira la saison 4 le 13 décembre et a déjà commandé la 5e. Si la science-fiction vous intéresse un tant soit peu et que vous êtes nostalgiques de Battlestar Galactica, on vous explique pourquoi vous devez absolument vous lancer dans cette série.
C’est une adaptation d’une saga littéraire à succès
Présentée au départ comme un "Game of Thrones de l’espace", argument devenu un peu moins vendeur depuis la conclusion du show HBO, The Expanse est à l’instar de sa consœur basée sur une très bonne série de livres. Comme dans Le Trône de Fer de George R.R. Martin, on est plongé dans un univers ultra-dense, où différentes factions s’affrontent alors qu’une menace grave et mystérieuse plane sur l’humanité. Dépassant son genre, The Expanse possède également une forte dimension politique et pose de vraies questions philosophiques sur l’avenir de l’Homme et les conséquences de l’exploration spatiale.
Derrière The Expanse se cachent deux auteurs, Daniel Abraham et Ty Frank, qui œuvrent sous le pseudonyme de James S. A. Corey. La richesse de leurs livres, extrêmement pointus du point de vue scientifique, offre un matériel de haute qualité aux showrunners de la série qui exploitent en moyenne un tome par saison. La saga en contient huit, et le neuvième sera publié en 2020. Mark Fergus et Hawk Ostby, notamment connus pour leur travail de scénaristes sur Les fils de l’homme et le premier Iron Man, ont donc de quoi voir venir.
The Expanse pourrait s'étendre vers un spin-off, un film et des jeuxC’est de la SF hyper réaliste
Bien qu’ayant été développée sur SyFy, avant d’être récupérée par Amazon, The Expanse n’est qu’une lointaine cousine de Battlestar Galactica, LA référence SF à la télévision. Nous sommes ici face à un show hyper réaliste, qui nous plonge dans un futur proche (environ 300 ans en avant), à un moment charnière de l’humanité qui a entamé la conquête du système solaire grâce à la découverte d’un nouveau type de moteur inventé par un certain Epstein. La Lune, mais aussi Mars et la Ceinture d’Astéroïdes ont été colonisés, et nous explorons les conséquences de cette quête de nouvelles ressources.
Concrètement, cette expansion a généré de nouvelles identités. Le couple Terre-Lune, dirigé par les Nations Unies (qui ont enfin un vrai pouvoir !), représente l’ancien monde. Le chômage de masse y règne, et ses habitants sont considérés comme des enfants gâtés qui ont gâché le paradis qui leur a été offert. Tout le contraire de Mars, la belliqueuse, dont la terraformation traine tant la priorité est donnée au militaire. Enfin, il y a les parias du système solaire, les habitants de la Ceinture, qui ne profitent guère des matières premières qu’ils exploitent. Regroupés dans l’APE (Alliance des planètes extérieures, OPA en VO), ils tentent de se rebeller face à cet ordre établi.
Chacun de ses peuples a développé sa culture, et tout ce qui va avec (mentalité, langage, accents...), sans oublier les particularités physiques liées à cette colonisation. Les Martiens, soumis à une faible gravité, ont un mal fou à vivre sur Terre. Et pour les Ceinturiens c’est encore pire : nés sur des cailloux ou dans des stations orbitales, ils sont quasiment condamnés à vivre dans des espaces confinés et n’ont jamais respiré d’air naturel.
C’est à travers les regards d’un détective de la Ceinture, de l’équipage hétéroclite du Canterbury (composé de deux Terriens, d’un Martien et d’une Ceinturienne) ou encore de celui d’une membre des Nations Unies que nous découvrons les tensions, ressentiments et conflits générés par ce cruel et fragile équilibre.
Jeff Bezos est fan
Là où on a habituellement le droit à un bon vieux communiqué de presse et quelques posts sur les réseaux sociaux, c’est Jeff Bezos en personne qui a annoncé le sauvetage du show par Amazon, en 2018, en présence du casting qui était réuni à l’occasion d’une conférence sur l’exploration spatiale. Les goûts de Jeff Bezos en matière de série nous importent peu, il est vrai, mais quand l’homme le plus riche du monde s’implique personnellement pour une série télévisée c’est la promesse qu’elle sera choyée dans sa nouvelle maison.
Même si elle n’a jamais paru cheap, The Expanse était engoncée dans l’économie de SyFy, et son adoption par Amazon Prime Video est une bénédiction pour les fans. Non seulement la série va se poursuivre, mais avec des moyens conséquents et adaptés à l’évolution de l’histoire. Marque de confiance supplémentaire, The Expanse a déjà été renouvelée pour une saison 5. Une excellente nouvelle pour une série qui monte clairement en puissance et venait de signer sa meilleure saison (la 3, donc, créditée de 100% sur Rotten Tomatoes) quand elle a été abandonnée par SyFy.
A noter que d’autres personnalités geek comme George R.R. Martin (tiens, on parle encore de Game of Thrones), Patton Oswald ou l’astronaute Andreas Mogensen ont soutenu le sauvetage de The Expanse.
Le casting est bon et les effets visuels sont au top
Certes, on ne peut pas dire que The Expanse soit une série littéralement portée par ses acteurs. Steven Strait par exemple, qui incarne le personnage principal (James Holden), manque un peu de profondeur. Mais la distribution est globalement réussie, avec tout de même Thomas Jane (La Ligne Rouge, The Punisher), la mésestimée Shohreh Aghdashloo (24 heures chrono), ce bon vieux Jared Harris (Fringe, Mad Men, Chernobyl), Chad Coleman (The Wire, Walking Dead) ou encore l’ancien militaire Wes Chatham (Hunger Games), parfait dans son rôle de bourru au coeur tendre.
Une série de science-fiction peut avoir le meilleur casting du monde, elle n’irait pas loin sans un rendu visuel impeccable. Et de ce point de vue, The Expanse est inattaquable. Rien d’étonnant quand on sait que derrière l’essentiel des effets spéciaux de la série se cache SpinVFX, une société réputée qui a notamment travaillé sur Game of Thrones et la saison 3 de Stranger Things.
Les noms des vaisseaux sont trop classes
C’est un petit détail qui participe au charme de la série, et en dit long sur l’ancrage des romans The Expanse dans la culture et la littérature. On y croise ainsi une vaisseau nommé Rocinante (le cheval de Don Quichotte), un autre baptisé le Canterbury (en référence aux Contes de Canterbury qui ont influencé les auteurs des livres), ou encore un Behemoth (comme la terrible créature biblique). Ce futur qui continue à faire référence à Cervantes, à l’histoire ou aux grandes religions nous parait du coup si proche et familier.
Commentaires