Bernard-Deschamps est un acteur, réalisateur, et scénariste français. De son vrai nom Dominique Bernard-Deschamps, il est né en 1892 à Bordeaux.C’est en faisant des recherches, en étroite collaboration avec Henri Chrétien, sur un nouveau procédé cinématographique appelé Hypergonar, ancêtre du Cinémascope, que Bernard-Deschamps fait son entrée dans le septième art.Il débute sa carrière en 1909 comme acteur dans La Fin d’un beau rêve, film réalisé par Gérard Bourgeois, avec notamment Henri Duval et Jeanne Marie-Laurent. On le retrouve, deux ans plus tard, en compagnie de Gabriel Briand, Jean Kemm, Paul Capellani et Georges Tréville dans L’Homme de peine, un court-métrage écrit et mis en scène par Michel Carré.Passage à la réalisationEn tant que réalisateur, son œuvre n’est pas particulièrement dense en terme de quantité, avec moins d’une quinzaine de films à son actif, mais ces derniers se caractérisent par leur variété. Il réalise le documentaire Porchefontaine (1908), le court-métrage Service Secret (1914), puis il enchaîne, la même année, avec Le Lynx, d’après un roman écrit conjointement par Michel Corday et André Couvreur. Toujours en 1914, il dirige Cécile Guyon et Marcel Vibert dans Les Frontières du cœur.Bernard-Deschamps réunit, une année plus tard, Romuald Joubé et Jeanne Grumbach dans Amour sacré. Dans la foulée, il signe La Beauté qui meurt et La Belle au Bois dormant. Suivent le film de guerre Des canons, des munitions (1916) et 48, Avenue de l’opéra (1917), dont il partage la mise en scène avec Georges Denola. Sous leur direction, évoluent Harry Baur, Jean Worms, Henri Bosc et Jacques Grétillat. Dans son film Hier et aujourd’hui (1918), Andrée Brabant donne la réplique à Max Charlier, Lilian Greuze et Henri Houry. En 1919, il réalise La Nuit du 11 septembre, un drame psychologique avec, à l’affiche, Gaby Morlay et Séverin Mars. Il retrouvera ces deux acteurs dans le film historique L’Agonie des aigles (1922), l’histoire d’une femme qui séduit un colonel pour venger la mort de son amant, tué par un ami de celui-ci. Bernard-Deschamps coréalise cette adaptation d’un roman de Georges d'Esparbès avec Julien Duvivier.Dix ans plus tard, et avec l’avènement du cinéma parlant, il réalise une comédie dramatique tirée de la nouvelle de Guy de Maupassant, Le Rosier de Madame Husson. Dans ce film, Madame Husson (Françoise Rosay) sillonne sa ville à la recherche d’une jeune fille vertueuse afin d’en faire la rosière de l’année, mais, faute de candidates, c’est le jeune Isidore (Fernandel) qu’elle choisit. Sensé incarner la vertu et les bonnes mœurs, le lauréat finit par sombrer dans l’alcool. Son Rosier de Madame Husson est mal perçu par les religieux et les conservateurs. À sa sortie à Valenciennes, il est en effet poursuivi en justice par l’Association des familles nombreuses et la Fédération catholique. De plus, il est saisi à sa sortie en Belgique. Le Rosier de Madame Husson fera tout de même l’objet d’une reprise en 1950, dirigée par Jean Boyer et interprétée par Bourvil.Dernières oeuvresEn 1935, Bernard-Deschamps réalise La Marmaille, d’après le roman d’Alfred Machard. Il s’agit d’un mélodrame dont le personnage central est un modeste menuisier qui, père d’une fille et ayant perdu sa femme, enchaîne les mariages avec des mères célibataires. Pierre Larquey et Florelle y tiennent les principaux rôles. En 1938, Bernard-Deschamps présente la comédie Monsieur Coccinelle, qu’il signe à la fois en tant que réalisateur, scénariste et dialoguiste. Servie par son acteur fétiche Pierre Larquey, René Bergeron et Jeanne Provost, elle relate une histoire d’amour dans une famille bourgeoise. C’est l’un des premiers films à traiter de la thématique de la banlieue en France. Deux années plus tard, il réunit Arletty, Marcel Dalio et Erich Von Stroheim dans l’intrigue policière Tempête (1940), dont il a également écrit le scénario. La femme du chef de la police est soupçonnée par son mari de rencontrer en cachette un escroc international, qui s’avèrera par la suite être son propre père. Après ce tournage, Bernard-Deschamps se retire de la scène artistique. Il décède à Paris le 25 mai 1966, à l’âge de soixante-quatorze ans.
