Nom de naissance Aubry
Avis

Biographie

Martine a mis du temps à sa faire un prénom. Son père, Jacques Delors, ira même, dit-on, jusqu'à refuser d'être candidat à la Présidentielle de 1995 pour ne pas gêner sa carrière. De son côté, Martine bosse : entrée au PS en 1974, elle occupe divers postes au ministère du Travail de Jean Auroux et de Pierre Bérégovoy et entre à Péchiney où elle est adjointe de Jean Gandois, futur grand manitou du CNPF (Conseil national du patronat français devenu Medef).  Le gouvernement Jospin et les 35h Comme Dominique Strauss-Kahn, Martine connaît donc bien les patrons et c'est une bosseuse. De 1991 à 1995, elle devient logiquement ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle. Rebelote en 1997 avec Jospin où son ministère s'occupe cette fois de l'Emploi et de la Solidarité. C'est là que Martine Aubry met en place une réforme considérée comme un net progrès social par les uns et une aberration économique pour les autres : les 35 heures, ou loi pour la réduction du temps de travail.On lui reproche son manque de concertation et son mépris du dialogue social. Martine passe en force et continue de bosser : elle crée les emplois jeunes, la loi de lutte contre l'exclusion et la couverture maladie universelle (CMU). Mais la loi sur la RTT crée de plus en plus de remous. Notamment dans les petites entreprises, principaux créateurs d'emplois dans le pays. Pire : le texte s'applique difficilement, voire pas du tout, à la fonction publique. Martine passe mal également auprès des syndicats. Elle démissionne du gouvernement pour remporter la mairie de Lille en 2001. L'année suivante, elle subit de plein fouet le rejet des socialistes et perd son mandat de député du Nord face à un inconnu. Que fait-elle ? Elle bosse : Lille devient capitale européenne de la culture en 2004 et attire 9 millions de visiteurs. Mais décidément peu consensuelle, elle se met à dos les supporters du Losc, le club de foot local, qui lui reprochent notamment sa réticence à financer un stade digne de l'équipe avec les fonds publics. Last but not least : en pleine ascension dans les sondages, Ségolène Royal a vivement contesté sa loi RTT, expliquant que celle-ci avait creusé le fossé des inégalités entre salariés. Martine vs Sego  En 2008, Martine Aubry se présente à sa succession à la mairie de Lille. Après une campagne sans embûches, elle est réélue Maire de Lille au deuxième tour face au candidat UMP, Sébastien Huyghe, avec 66,56%. Un succès qui lui donne visiblement des ailes, puisqu'elle présente une motion intitulée "Changer à gauche pour changer la France" lors du conseil national de synthèse du 23 septembre 2008 du PS. Arrivée troisième du vote des militants du 6 novembre, elle bénéficie toutefois du report de la motion bertrand delanoe, après le Congrès de Reims. Le scrutin suivant la place en deuxième position, entre Ségolène Royal et Benoît Hamon. Ce dernier lui apporte également son soutien pour le troisième tour qui l'oppose à l'ancienne candidate à la présidentielle, le 21 novembre.A l'issue du second tour, Martine Aubry et Ségolène Royal finissent au coude à coude, l'avantage est à la maire de Lille mais moins de 42 voix les séparent. Le camp de Ségolène Royal, Manuel Valls en tête, estime que des irrégularités ont été commises. Très vite, la tension monte et François Hollande doit mandater une commission interne pour vérifier la régularité du scrutin dans l'ensemble des fédérations.   Martine Aubry à la tête du PS Martine Aubry est finalement élu à la tête du parti avec un peu plus de 100 voix d'avances sur son adversaire. Elle doit rassembler maintenant les courants fortement divisés et composer notamment avec les "Ségolénistes" qui sont sortis renforcés de l'élection. Suite à cette élection, sa popularité connaît une formidable hausse. Hausse de popularité qui ne se confirme pas, alors que Martine Aubry amorce un changement de position du PS sur la question de la réforme des retraites, en arguant que si l'âge légal de départ à la retraite devait être maintenu à 60 ans, il faudrait malgré tout donner la possibilité à ceux qui le souhaitent de pouvoir travailler jusqu'à 62 ans. Le 8 juin 2010, elle fait adopter par le conseil national du PS un plan de rénovation qui prévoit le déroulement d'une primaire présidentielle à l'automne 2011, le non-cumul des mandats par les élus socialistes à partir de 2012 (initialement dès 2011) et la parité intégrale dans les instances du parti.  Carrière 1981 : conseiller technique au cabinet du ministre du Travail (y rédige les lois Auroux) 1983 : directeur adjoint du cabinet du ministre délégué aux Affaires sociales, chargé du travail 1984 : chargée de mission au cabinet du ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale 1987 : maître des requêtes au Conseil d'État 1989-1991 : directeur général adjoint du groupe Péchiney dirigé alors par Jean Gandois, futur président du CNPF. 1991-1993 : ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle des gouvernements Cresson et Bérégovoy 1993 : présidente-fondatrice de la Fondation Agir contre l'exclusion (FACE) 1995 : premier adjoint du maire de Lille et vice-présidente de la Communauté urbaine de Lille 1997-2002 : député dans la 5e circonscription (Seclin) du Nord 1997-2000 : ministre de l'Emploi et de la Solidarité Depuis 2001 : maire de Lille, vice-présidente de Lille Métropole Communauté Urbaine chargée du développement économique.2008 : Réélue maire de Lille. Candidate au poste de Premier Sécrétaire du Parti Socialiste.