Dans la Marquise des ombres sur France 2 (diffusé le 9 février 2010 à 20h35) Anne Parillaud incarne la Marquise de Brinvilliers, célèbre coupable de « l’affaire des poisons », survenue sous Louis XIV. Un rôle cher au cœur de l’actrice, qui a initié ce projet. Elle qui n'avait jamais participé à un téléfilm, a déjà tourné dans 2 autres ! Par Anne-Charlotte Bonnet pour Télé 7 Jours Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à « la Brinvilliers » ? Vous êtes passionnée d’Histoire ? Pas spécialement. Mais il y a dix ans, j’ai lu La marquise des ombres, de Catherine Hermary-Vieille, sur Marie-Madeleine de Brinvilliers, exécutée pour parricide par empoisonnement en 1676. J’ai eu un coup de foudre pour ce personnage. J’ai acheté les droits et demandé à Rémi Waterhouse, scénariste de Ridicule, de l’adapter. Mon agent m'a conseillé de le proposer à la télévision pour toucher un public plus large. Qu’est-ce qui vous a fasciné chez cette femme ? Sa force et sa fragilité. Et puis petite, je voulais être avocate ! L’Histoire présente Marie-Madeleine comme un monstre, or depuis son enfance, c’est une victime. Elle a été violée par ses frères, mariée de force et manipulée par son amant, le chevalier de Sainte-Croix, qui lui a enseigné l’art des poisons et incité à tuer sa famille (cf encadré). J’aimerais que le public comprenne qu’être tombée dans les griffes de Sainte-Croix constitue une circonstance atténuante. La question que pose le film est : jusqu’où peut-on aller par amour ? Certains liens sont d’une puissance incontrôlable. Et au delà de l’amour, Marie-Madeleine, très croyante, voit en Sainte-Croix un instrument de Dieu. En lui obéissant, elle se soumet à la volonté divine. Dans ses écrits, la Marquise de Sévigné raconte qu’avant de tuer sa famille, la Brinvilliers « s’est fait la main » sur des centaines de malades à l’hôpital. Cet épisode n’est pas évoqué… Je suis convaincue que c’est faux. Je me suis beaucoup documentée et, pour moi, la plupart des récits sont exagérés. Vous êtes souvent dénudée dans le film. Ca ne vous a posé aucun problème ? Aucun sur un plateau, alors que dans la vie je suis d’une pudeur maladive. Parce que ce n’est pas moi, mais le personnage. Dans le film, les scènes de sexe étaient essentielles pour montrer à quel point la relation des deux amants est charnelle. Cette première à la télévision sera-t-elle suivie d‘autres fictions ? Absolument. J’ai tourné pour France 3 La fille de l’autre, un thriller dans lequel mon personnage vole un bébé dans une maternité. Dans un registre plus léger, Yvette, film de la collection Maupassant (France 2), évoque la relation entre une mère et sa fille. L’an prochain, je serai pour la première fois au théâtre, dans une pièce sur la fragilité humaine. J’y reviens toujours. par Anne-Charlotte Bonnet pour Télé 7 Jours
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