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Ancien yakuza et militant anarchiste décédé l’an dernier, Koji Wakamatsu s’est interrogé dans ses derniers films sur les raisons qui motivaient des jeunes de tous bords à s’engager politiquement,
la plupart du temps en vain. Après l’extrême gauche dans United Red Army (2009), il étudie ici le parcours de Mishima, depuis la création de l’organisation paramilitaire Tatenokai (la Société du bouclier) jusqu’à la préparation, avec l’aide d’une poignée de fanatiques, d’un complot pour renverser le gouvernement et restaurer l’honneur du Japon. Le réalisateur s’attache à la démarche spirituelle et intellectuelle de ces extrémistes avec sérieux et une grande économie de moyens. On est quand même à mille lieues des enluminures baroques du Mishima de Paul Schrader, qui ne manquera pas de resurgir parallèlement à ce film-ci à l’occasion de l’anniversaire de la mort de l’écrivain
Toutes les critiques de 25 novembre 1970 : le jour où Mishima choisit son destin
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Wakamatsu réalise un grand film, à la fluidité classique, aux couleurs étouffées (...)
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25 novembre 1970, le jour où Mishima choisit son destin fait partie des deux derniers films qu’il nous reste à voir de cet immense cinéaste que fut Kôji Wakamatsu, suite à son décès accidentel en 2012. Engagé à l’extrême-gauche, Wakamatsu s’intéresse pourtant ici à une figure du Japon qui semble être l’antithèse de ce pourquoi il a milité. Mais à l’instar de United Red Army, sorti en 2005, le regard porté par le cinéaste dans ses derniers films sur cette période agitée que furent les années 1960-70 se révèle être d’une intelligence critique rare.
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Wakamatsu restitue à cet épisode son caractère fantasmatique d’une façon plus aiguë et clinique que Schrader. Il apporte, avec un regard critique, sa contribution à l’ego-mythe de Mishima, homosexuel narcissique et donquichottesque qui avait décidé de devenir un samouraï.
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Les dix dernières années de la vie de l'écrivain Yukio Mishima condensées en quelques séquences stylisées par Koji Wakamatsu, le prolifique cinéaste japonais décédé l'année dernière des suites d'un accident de la circulation, qui laisse derrière lui une œuvre rageuse, placée sous le signe du sexe et de la politique. Au nom d'un nationalisme radical et meurtri, Mishima s'était spectaculairement donné la mort (...)
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«25 Novembre 1970 : Le jour où Mishima choisit son destin» un film extrêmement rigoureux, asséché de toute émotion ou empathie pour l’écrivain Yukio Mishima. Le film peut aussi s'apprécier comme une réappropriation de l'histoire japonaise, loin du lyrisme de l’œuvre de Paul Schrader, surtout connu pour la fantastique musique de Philip Glass.
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Wakamatsu dépeint jusq'au malaise l'enfermement idéologique et psychologique d'un petit groupe. Ce faisait il ne prend pas de distance et gomme l'homosexualité de Mishima. Peut-être est-ce la limite de la méthode propre à ce réalisateur de l'extrême qui ne dissociait jamais, d'ordinaire, érotisme et politique.
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Wakamatsu l’étaye en mêlant images d’archives et fiction. Il en résulte un film terne, théâtral et solennel qui peine à rendre justice à son sujet, se complaît dans l’évocation du contexte politique des années 1960 et n’atteint jamais la puissance des grands films précédents de son auteur ("United Red Army", récit sanglant d’une prise d’otages perpétrée en 1972 par l’armée rouge nipponne, pour ne citer que celui-ci)
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Le cinéaste montre froidement le caractère absurde de sa cause perdue, tout en ne cessant de s'interroger, accordant aussi à sa démarche une certaine grandeur, fût-elle noire et suicidaire. Son film, dans sa ferveur déchirante, ne manque pas de séduire, surtout grâce à la performance d'Arata Iura qui, de manière stupéfiante, donne corps à ce singulier destin.
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De ce suicide, le cinéma se souvient du lyrisme du film Mishima de Paul Schrader, surtout connu pour la fantastique musique de Philip Glass. Le jour où Mishima choisit son destin est lui un film extrêmement épuré, ou l’émotion est bannie et qui éprouve peu d’empathie pour l’écrivain. Sa vie plus personnelle et son homosexualité sont à peine évoquées.
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Sans pour autant proposer une réconciliation avec les adversaires d’antan, Wakamatsu les associe à ses propres compagnons d’armes, jeunes gens idéalistes consumés par leur révolte.
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Même ceux qui tiennent Koji Wakamatsu pour l'un des cinéastes japonais les plus importants des dernières décennies ne trouveront guère qu'une poignée de scènes à sauver.
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Un drame historique ennuyeux.
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Réalisateur rare, iconoclaste et indispensable du cinéma japonais, Koji Wakamatsu a pourtant eu un mal fou à réunir le budget pour ce long-métrage. Hélas, c'est en tentant quand même l'aventure du film fauché qu'il se dirige tout seul vers la débâcle.
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Ce quasi-ultime opus du prolifique et inégal nippon laisse pantois : difficile en effet de faire plus vide de toute idée de cinéma, plus ringard côté interprétation...