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Ne reste du film original de Delmer Daves que le pitch redoutablement énorme imaginé par Elmore Leonard à partir de l'une de ses nouvelles. L'émotion, elle, est enrayée dans les canons télévisuels visés par James Mangold. Y a-t-il autre chose ici que la volonté d'organiser un grand face-à-face d'acteurs? Auquel cas, c'est réussi: Christian Bale, Russell Crowe et leurs chapeaux sont parfaits.
Toutes les critiques de 3h10 pour Yuma
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Paris Matchpar Christine Haas
La mise en scène sobre de James Mangold sert au mieux la densité physique et l'âpreté de leur guerre des nerfs. Le scénario garde les qualités du film original de Delmer Daves en l'améliorant, et sort le récit de son ambiance claustophobique pour un périple de trois jours à cheval dans les paysages de l'Arizona. les grands westerns sont rares, ne ratez pas ce train.
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50 ans après Delmer Daves, James Mangold propose à son tour de partir à la poursuite du train de 3h10 pour Yuma. Et même si c’est un remake, on prend toujours autant de plaisir à (re)découvrir un bon western. 2h de tension, 2h de course contre la montre, 2h de grand spectacle rythmées par des échanges cinglants entre les différents protagonistes. Si l’on doit faire un reproche à James Mangold, ce serait de vouloir trop en faire avec son duel final : trop long et trop spectaculaire, en décalage totale avec la sobriété du reste du récit. Mais on lui pardonne aisément la faute, car on attendait depuis trop longtemps le face à face entre Russel Crowe et Christian Bale pour bouder notre plaisir.
- Ellepar Michel Palmiéri
L'intérêt de cette nouvelle version est ailleurs, dans le regard porté sur les héros symboliques de ce western (...). Loin de l'habituelle démarche schizophrénique, où la fascination pour l'œuvre originale le dispute à l'obsession de se différencier d'elle, ce remake tranquille trouve, dans ce face-à-face entre deux archétypes, sa force et sa justification.
- Le JDDpar Jean-Pierre Lacomme
Les nostalgiques du noir et blanc soupireront, les amateurs de westerns devraient y trouver leur compte.
- Fluctuat
Déjà sceptique à l'idée d'un remake du beau western de Delmer Daves, on n'a pas été déçu, 3h10 pour Yuma par James Mangold est une relecture vulgaire et bruyante qui en dit long sur notre époque et son besoin d'assistanat.
- Exprimez-vous sur le forum cinémaEn langage familier, on dirait que James Mangold a tout salopé. Son remake de Trois heures dix pour Yuma, le chef d'oeuvre lent et aride de Delmer Daves (1957), sur une histoire du grand Elmore Leonard est en comparaison d'une rare nullité. Certes Mangold n'a pas toujours brillé, même si on trouvait de belles qualités à Walk the Line. Là il révèle, ou rappelle, son côté bourrin et flingue donc ce film unique sur l'altérité et la liberté, ce grand western à l'ambiguïté latente et au lyrisme contenu. Rappel pour ceux qui ont raté l'original : le film raconte comment un éleveur mène secrètement un célèbre chef de gang récemment capturé jusqu'au train pour Yuma. En plus d'une prime qui sauverait sa ferme, il espère surtout briller à nouveau dans les yeux de sa femme et de ses fils. Mais durant leur périple les deux hommes font connaissance et nouent progressivement une relation inattendue tandis que les membres du gang font tout pour récupérer leur chef. Sensiblement, les deux films ont la même trajectoire, même si chez Mangold de nombreux détails ont été modifiés, et c'est en partie le problème.Car qu'est-ce qui ne va pas dans la version 2007 ? Tout. Ce n'est pas une réactualisation du western (en soi) ou une relecture du film de Delmer Daves que Mangold offre, c'est sa version pour les nuls, sa vulgarisation. Là où l'original est tout en suggestion et en creux, oscillant entre le récit humaniste et métaphysique en osmose avec une mise en scène discrète mais précise, le remake surligne lourdement chaque détail pour justifier la moindre action ou trajectoire des personnages. Quand chez Daves on privilégiait l'épure et le suspens (éprouvant), chez Mangold on multiplie les gunfights et les seconds rôles inutiles comme chair à canon. Du film tendu et étrange aux personnages complexes on passe à la démonstration de force et aux psychopathes de comptoir (Ben Foster, ridicule en cow boy queer). Mais cette version avec notes de bas de page ne s'arrête pas là, elle s'imagine combler les absences de l'original en rajoutant Indiens et Chinois pour accentuer cachet historique et réalisme. Peine perdue, toute la force du film est diluée et anéantie dans cette version prémâchée et bruyante qui n'ose ni maniérisme ou classicisme mais une adaptation insipide et voyante au casting foireux. 3h10 pour Yuma
De James Mangold
Avec Russell Crowe, Christian Bale, Peter Fonda, Ben Foster
Sortie en salles le 26 mars 2008Illus. © TFM Distribution
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