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Grímur Hákonarson narre cette tragédie familiale dans un écrin de western. Sans se laisser aller à la contemplation purement décorative, le récit va à l’essentiel : au milieu des paysages de la terre de feu et de glace, panoramiques et spectaculaires, surplombés par des écrasants ciels blancs zébrés de gris, s’écrit le destin rugueux de deux frangins dans la mouise. Vont-ils parvenir à se serrer les coudes entre deux coups de shotgun, un coup fourré et un rail de coke? Ce serait bien, un peu de tendresse. Parce que dehors, il fait sacrément froid. Le film est hard boiled et sans chichis – nombreux éclairs de violence, réalisme brut du quotidien de l’éleveur solitaire, humour vache - mais moins patibulaire qu’ils n’en a l’air, à l’instar de ses anti-héros. Leur dégaine flippante de Viking en quad cache un cœur meurtri en quête de dégel.
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Comme dans un western, la toute première image de Béliers inscrit l’homme dans un espace qui le domine.Immédiatement après, un gros plan montre le lien affectif fort qui unit un éleveur et ses animaux. Il n’en faut pas plus au réalisateur islandais de ce premier film justement primé à Un certain regard pour poser les bases d’un drame puissant, qui commence comme une comédie grinçante, mais change de registre et ménage des surprises constamment sur un rythme posé mais inéluctable. Au-delà de l’humour à froid (les frères communiquent par chien messager) et la métaphore facile (ils sont têtus comme des mules), la proximité des animaux sert à révéler une humanité qui se manifeste lorsque les bergers refusent l’inacceptable, et entreprennent une série d’actions admirables et tragiques.
Toutes les critiques de Béliers
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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On aura voyagé très loin sans être sorti de la vallée solitaire, et l’on a rarement vu, avec une telle économie de discours et de matière, une telle ampleur dans le poème.
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Tout doucement, le film s’élève jusqu’aux sphères du conte et du mythe en un finale hivernal d’une grande beauté. Une bouffée d’air froid bienvenue.
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Comme ses deux sujets barbus, c’est un film qui sous ses airs mal dégrossis est terriblement attachant.
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Au final, il s’agit d’un film naturaliste très fort, réussi, au sujet maîtrisé, qui mérite amplement son prix d’Un Certain Regard reçu au Festival de Cannes 2015.
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Les plans fixes, superbes, rivalisent avec la photographie, au début aussi crépusculaire que la relation fraternelle, puis peu à peu chatoyante.
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Comme ses personnages, ce film a de la gueule. Tout en jouant la chronique villageoise et les querelles de clocher à l'ancienne, le jeune réalisat eur, Islandais de souche, déploie une mise en scène actuelle et stylée.
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La force de ce beau film vient de sa connaissance de la ruralité dont il pointe les travers sans la moindre condescendance.
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La pudeur et la discrétion de son beau film fraternel font du bien, d'autant qu'il y a une surprise, comme un trésor caché.
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Une fois lancé, le récit ne surprend pas tant que ça, la mise en scène nous laisse dans l’attente d’une intrigue secondaire qui ne vient pas. Reste le dénouement, dramatique, émouvant, mais avancé sur le tard.
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Joli film un peu académique.
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Très loin des écrans radar (pulls informes, barbe et tignasse hirsutes, verbe rare), Sigurdur Sigurjonsson et Theodor Juliusson font la paire désappariée, dans l’agrément de ce tableautin social - enchâssé dans des paysages en cinémascope - auquel le cinéaste tient à associer une gent animale
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Grímur Hákonarson noue le drame avec une belle maîtrise, dessinant des personnages forts, servis par des comédiens expérimentés.
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Ce beau film vaut aussi pour sa tonalité si singulière, où l’humour et la tendresse se cachent sous des couches épaisses de silence, l’isolement enneigé et la rudesse des existences.
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Franchement, on a eu du mal à s’intéresser tout au long à cette plongée vétérinaire et psychanalytique chez les éleveurs d’Islande. A l’exception du final, impressionnant.