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Sur la forme, ce film se plie à l’irritant diktat d’une poignée de plans fixes qui n’en finissent plus de s’éterniser. Mais Radu Muntean se distingue de ses collègues en filmant de biais la grisaille du quotidien. Ce n’est pas évident, de prime abord, pour ce récit d’un couple à la dérive. Il y a même de quoi craindre un énième état des lieux de la désormais inévitable déprime roumaine en images. Jusqu’à ce que Bogdan, dit Boogie, décide
de planter femme et enfant pour rejoindre deux potes d’antan retrouvés par hasard. Cette parenthèse sera désenchantée, mais elle aère en grand un cinéma qui commence déjà à être sclérosé. Muntean lui injecte
un revigorant sursaut de trivialité et de mauvais esprit à travers la virée de ces trois trentenaires en pleine bouffée de souvenirs de leurs frasques adolescentes. Le final plombé confirmera cependant que Boogie n’est sans doute qu’un placebo dans la pleurnicharde production roumaine actuelle. Pourtant, sa jouissive dose de désinvolture a un effet durable.
Toutes les critiques de Boogie
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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D'une histoire banale et ténue et d'un récit souvent mis en scène au cinéma (le deuil de la jeunesse), le troisième film de Radu Muntean parvient pourtant à faire quelque chose de juste et d'attachant. Réalisme du jeu d'acteur, esthétique du plan-séquence, cruauté triviale du propos, poésie déglinguée de la vie : tout ce qui fait la saveur de ce jeune cinéma roumain en plein essor depuis quelques années se retrouve ici.
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Boogie frappe autant par la justesse de ses situations que par l'énergie qu'il dispense. Le vin libère la parole, et les dialogues, riches, très écrits jusque dans la grossièreté, sont à l'unisson.