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Le temps est long et lent dans Chaque jour est une fête. Mais comment faire autrement au Liban, dans ce pays en suspens, où les avancées des droits de la femme sont au point mort ? Ce long-métrage leur donne la part belle, les fait exister. La cinéaste dévoile leurs corps : les mains, leurs chevilles. La caméra s’attarde entre les jambes de l’une d’entre elles ; non pour dévoiler son anatomie qui ne nous est pas montrée mais pour se rapprocher au plus près de l’individu. Alors que le paysage étendu s’offre à notre vue, l’infini ne représente plus la perte mais bien une lueur d’espoir et l’évasion. Devant tant de finesse et une approche de la femme aussi sensible, on demeure admiratif et durablement ému.
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La métaphore du long chemin vers une hypothétique indépendance est ici un peu appuyée. Mais elle n'empêche pas de fort belles scènes, une image audacieuse confrontant l'onirisme et le réel, des actrices inspirées sur un scénario labyrinthique, coécrit avec Rabih Mroué, auteur de théâtre connu pour son humour noir.
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Dix premières minutes absolument étonnantes, qui dénotent la présence d'une véritable cinéaste. Le reste du film baisse malheureusement de régime à cause d'un récit pas toujours très fluide et d'ellipses parfois brutales.
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Au fil de ses péripéties, Chaque jour est une fête ne cesse ainsi de décliner des rencontres et des réminiscences chargées de sens et dont la réalisatrice recherche l'impact visuel : couple fuyant dans un tunnel, cadavres revêtus d'un linceul blanc et flottant à la surface de la mer, convoi de corbillards dans le paysage dévasté... Elle use du monologue, condamne ses protagonistes à cheminer dans un pays à la géo-politique de labyrinthe.
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Pour son premier long métrage, la Libanaise Dima El-Horr joue de la profondeur de champ pour créer un climat à la fois cocasse et angoissant. Elle cadre étrangement, étonnamment ses trois héroïnes et - c'est plutôt rare - réussit ses séquences oniriques (corps dans leurs linceuls que tire une barque)... Par moments, le road-movie évoque Almodóvar. Ce symbolisme - appuyé - rend parfois le film hiératique, alors qu'on eût aimé encore plus d'humour (noir) et de légèreté. Défaut excusable de la part d'une cinéaste débutante, visiblement douée.
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(..) ce film qui aurait pur être si fort devient vain et prétentieux. Frustration, donc, même agacement - mais néanmoins espoir réel d'une prochaine oeuvre mieux bâtie de bout en bout.
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Ce road movie, où un trio de battantes se retrouve coincé dans un désert aride, pèche par excès de symbolisme et souffre d'un rythme inutilement étiré.