-
Si le thème de la fascination morbide est courant dans le polar (on pense instinctivement à Mortelle Randonnée), il est traité ici sous un angle plus réaliste que baroque. En témoignent l’épaisseur et la complexité du personnage d’Hervé, homme sans sexualité définie ni vie affective, égoïste et humaniste à la fois. Son opposition symbolique avec Vincent (incarnation de l’excès, de l’insouciance et de la désinhibition propres à son âge) interroge sur le sens d’une vie, sur les choix qui façonnent un destin et forgent une personnalité. L’intensité du jeu de Gilbert Melki et la spontanéité des jeunes acteurs servent à merveille le propos.
Toutes les critiques de Complices
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Une belle surprise que ce premier long-métrage du Suisse Frédéreic Mermoud. (...) Le réalisateur sait maintenir son suspense à rebours pour nous expliquer l'engrenage fatal.
-
Une mise en scène pudique entoure ces héros tragiques d'une empathie communicative, laissant le spectateur bouleversé.
-
Ils nous renvoient finalement à un autre temps du couple, à un après mélancolique assez beau car, malgré la désillusion, une parcelle de désir, même frileux, semble toujours subsister en eux. C’est cette flamme fragile, préservée avec bienveillance, qui fait le charme de Complices, bon petit film parfaitement incarné.
-
Cette histoire sombre brise le carcan du polar classique pour brosser les portraits de deux couples pétris de contradictions.
Les gamins, brillamment interprétés par Cyril Descours et Nina Meurisse, torpillent leur avenir en jouant avec le feu. Les flics cohabitent en une relation ambiguë. Memroud met tout autant l'accent sur la psychologie que sur le suspense policier. C'est dans sa captation de l'intimité de ses personnages, dans une chambre d'hôtel sordide ou un vestiaire de commissariat, qu'éclôt le talent d'un cinéaste prometteur. Qu'ils évoluent d'un côté ou de l'autre de la loi, ses personnages vibrent d'une humanité palpable.
-
Complices bénéficie ainsi d’un scénario qui se construit autour de la personnalité des personnages principaux. L’intérêt se porte sur leur ressenti et leur évolution ; d’où l’intérêt que le cinéaste porte aussi à ses personnages secondaires, généreusement interprétés par Melki et Devos qui composent un tandem subtil et convaincant d’enquêteurs. Ils ne sont pas « juste » chargés de la résolution de ce mystère : Frédéric Mermoud leur offre une véritable histoire, un vécu (jamais dans le pathos) qui leur permet de s’impliquer dans cette enquête. Habillement mené et basé sur quatre interprètes principaux apportant profondeur à leur personnage, Complices est très réussi.
-
La complicité qu‘évoque le titre du film n’est pas celle de criminels mais celle des corps et des sentiments. L’une est vaguement amoureuse, l’autre, foudroyante, qui pousse les corps à s’exposer, à tout partager, y compris des séances de prostitution. Le film évoque aussi le pouvoir de l’amour et sa résistance à la réalité crue qui mêle sexe et argent. Il est interprété par un excellent quatuor d’acteurs : Gilbert Melki et Emmanuelle Devos, subtils et touchants, et les jeunes Nina Meurisse et Cyril Descours, lumineux.
-
Par un savant jeu de correspondance entre deux générations plus poreuses qu'elles n'y paraissent - de façon un peu sur écrite parfois, notamment le passage téléphoné sur la grossesse -, le réalisateur élabore un intrigant portrait de couples, joliment incarnés par quatre acteurs charismatiques, dont les révélations Nina Meurisse et Cyril Descours.
-
Seul point faible : la réalisation, un peu plate, qui tire l’ensemble vers le téléfilm.
-
Pour l'avoir vu il y a deux mois et devoir se creuser les méninges afin d'écrire quelques lignes dessus la veille de sa sortie, on peut affirmer que Complices ne laisse pas un souvenir impérissable. Mais il se regarde sans déplaisir.
-
En contrepoint de Melki et Devos (excellents), Cyril Descours et Nina Meurisse sont les révélations de cette oeuvre joliment réalisée. Ce film flottant entre le polar et le drame psychologique perd parfois son souffle, mais ne se noie jamais dans la banalité.
-
Ce n'est pas tant la banalité de l'idée qui pèse sur Complices que celle de l'exécution. Frédéric Mermoud accumule les détails pour donner un peu de substance à une histoire qui n'arrive pas dépasser la simple énonciation, au grand dam d'interprètes qui semblent un peu perdus (on se demande par moment si Melki n'a pas décidé d'imiter Peter Falk dans "Columbo" pour passer le temps).
L'histoire de Vincent et Rebecca inspire plus d'intérêt mais tombe vite dans ce travers si commun du cinéma français, la tragédie forcée. Vincent est condamné non pas par un destin injuste mais par les réflexes conditionnés d'une tradition scénaristique qui veut que les jeunes gens amoureux finissent à la morgue
-
Pour transcender pareil scénario, il eût fallu que l'amour des ados jaillisse, pur et fulgurant - magnifique. Or, malgré les jeunes comédiens, ni Vincent ni sa copine n'ont vraiment d'épaisseur. On reste dans le réalisme sordide : caravane sinistre, pavillon lugubre, sans parler des chambres d'hôtel des michetons qui donnent lieu à une ou deux scènes à la limite de la pure complaisance. Par ricochet, le duo de flics, pourtant intéressant, n'émeut guère, lui non plus.