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Après My Joy, son premier long métrage, Sergeï Loznitsa continue son exploration de la ténébreuse âme slave en suivant un homme innocent dans un monde qui ne laisse pas de place à la vertu. Même si l’ironie semble parfois favoriser le personnage, il n’en profite jamais pour se sauver. Au contraire, il ajoute une charge à son fardeau déjà lourd, comme si le fait d’être le seul témoin de ses actes l’obligeait à d’autant plus de rigueur. Cet étrange dilemme moral d’un homme condamné à se punir lui-même aurait pu s’intituler Châtiment sans crime. Le bémol, si l’on s’attend à du suspense, c’est que presque tout est déterminé dès le début, le film détaillant, sur un rythme très lent, aussi bien l’environnement que les gestes nécessaires à la survie, comme essorer ses chaussettes après s'être plongé dans l’eau glacée. L’admirable photo d’Oleg Mutu apporte une réalité très sensible à cette saga dans le froid et l’humidité de la forêt. Mais il vaut mieux choisir une salle bien chauffée.
Toutes les critiques de Dans la brume
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Sergei Loznitsa livre un film magnifique sur la trahison, la culpabilité et la dignité. Une révélation.
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"Dans la brume" : entre sainteté et abjection, un thriller méditatif sur la seconde guerre mondiale
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Où l’on peut voir que le laboratoire My Joy aura permis la naissance d’un grand cinéaste. La preuve avec Dans la brume aussi classique dans son récit que formidablement burné dans sa mise en scène.
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Beau, âpre et implacable, "Dans la brume" évite l'écueil de l'ennui grâce à l'efficacité glaçante de ce qu'il donne à voir.
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Une superbe réflexion sur l'ambiguïté morale humaine.
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La beauté brute et tragique de "Dans la brume" s'impose avec force.
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Dans la brume peut simplement s'éprouver comme road-movie horrifique à travers le passé, en apnée dans une nébuleuse de temps où quelqu'un, quelque part, dans la forêt biélorusse, a fait le mauvais choix.
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Ce film raconte le cheminement physique et psychologique de trois individus en forêt : Souchénia, qui clame son innocence, et deux hommes envoyés pour le fusiller. Malgré un rythme languissant, on est captivé par ce drame humain sublimement éclairé.
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Après « My Joy », road-trip lynchéen dans la cambrousse ukrainienne, on attendait de pied ferme le deuxième film de Sergei Loznitsa. « Dans la brume » aiguise son identité de cinéaste. Ses forces (mise en scène minérale, virtuosité sèche qui irrigue, notamment, une ouverture formidable), comme ses péchés mignons – un goût prononcé pour la théorie et les mathématiques qui retient l’amplitude du film.
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En plus d’être un portrait terrible de la nature humaine en temps de guerre, DANS LA BRUME est aussi une élégie au rythme lancinant, laissant au spectateur le temps de la réflexion et de l’observation. Il a beau être d’un réalisme saisissant, il laisse aussi l’imaginaire vagabonder dans les confins de l’horreur grâce à une maîtrise inouïe du hors-champs. En bref, c’est un film qui confine au sublime.
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Dans la brume n’est pas une oeuvre aimable, mais ce conte visuellemment sublime est à découvrir.
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Biélorussie, 1942. Deux hommes dissimulés dans une forêt se préparent à rendre visite à un troisième, le camarade Souchénia, résistant comme eux mais accusé de trahison. Si le spectre de la Seconde Guerre mondiale hantait déjà My Joy, Dans la brume l’aborde de front pour interroger toujours la possibilité du Bien au sein d’une société humaine.
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Auscultation passionnante, plus claire que brumeuse, des intrications entre âme russe, soviétisme et développement mafieux des anciennes républiques d’URSS.
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Dans la Biélorussie sous occupation nazie, l’Ukrainien Sergeï Loznitsa enchevêtre les liens torves entre humanité et barbarie, trahison et innocence.
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Biélorussie, 1942. Un brave paysan, soupçonné de collaboration avec l'occupant nazi, est conduit en pleine forêt par deux partisans pour être exécuté... Une réflexion admirable sur le courage et la culpabilité, portée par la mise en scène puissante de l'ancien documentariste Sergueï Loznitsa.
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En se déroulant quasiment en temps réel, le film permet au spectateur de s'imprégner de toutes ses fibres dans le cauchemar sans issue dans lequel sont plongés les trois héros miséreux de ce récit implacable.
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Rugueux. Le long-métrage du cinéaste ukrainien Sergei Loznitsa qui nous avait châtié avec son Schastye Moe présenté il y a deux ans sur la Croisette, revient en compétition officielle avec Dans la brume, un long-métrage ombrageux sur la culpabilité. Envoûtant, sec et terriblement humain.
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Un produit honnête et sincère tout autant que cohérent, mais peu apte à susciter davantage qu’un respect poli.
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Un film beaucoup trop long sur un sujet qui pourrait porter à réfléchir.