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Exactement comme dans Caramel de Nadine Labaki, sorti à l’été 2007, des femmes (libanaises dans Caramel, ici palestiniennes de Gaza), se retrouvent dans un salon de beauté. S’ensuivent des conversations sur la guerre qui gronde dehors, derrière les fenêtres; des débats sur leur condition d’épouse; des affrontements tour à tour larvés ou explosifs… Si la force du sujet retient parfois l’attention, le dispositif vire, hélas, très vite à l’artifice – les personnages sont réduits à un panel représentatif, l’hystérie est attendue et la vision politique absente. Pour une cliente enceinte, il se produira exactement ce que l’on devinait depuis le début. Même lorsque l’horreur s’invite, on reste de glace.
Toutes les critiques de Dégradé
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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"Dégradé" relève plutôt de l’artillerie lourde. Avec sa douzaine d’actrices palestiniennes toutes différentes et plutôt belles mais définitivement à cran, mises en scène dans un huis-clos aguicheur allant crescendo vers la cacophonie et l’asphyxie, il témoigne de la condition de vie des Gazaouis, effroyable, improbable, absurde.
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On pourrait même regretter que la mécanique s’épuise vite et que le récit, bien que circonscrit à 80 minutes, semble parfois étiré. Mais la qualité d’interprétation et la sincérité qui se dégage du film en font néanmoins une chronique touchante et une déclaration d’amour vibrante des frères Nasser à leurs compatriotes. Et à leur mère.
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Les frères Nasser filment avec une énergie mêlée de douceur les visages de ces femmes - souvent dans la pénombre – les émotions qui les traversent, leurs silences aussi. Formidable.
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Ce film revigorant est comme ses auteurs, interdit à Gaza : une sorte de César ou de Palme d’or involontairement décerné par le Hamas, un hommage de la bêtise obscurantiste à la liberté joyeuse, insolente et éternelle des artistes.
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Ce film engagé à rebours du spectaculaire est moins un réquisitoire qu’un hymne à la force de ces femmes entêtées à continuer de vivre au travers des choses les plus simples (une manucure, un dégradé, une dispute pour trois fois rien) dont se nourrit leur résistance.
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Le confinement des espaces et les scènes de ménage de ce gynécée sous cloche parfois trop anecdotiques asphyxient et dévitalisent peu à peu ce "Vénus Beauté" gazaoui, et l’on se dit qu’il y avait là sans doute davantage matière à un court ou moyen métrage.
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Le film touchant, truculent, n'évite pas néanmoins les stéréotypes.
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Le fait de se concentrer sur les luttes fratricides et les dissensions sociales à Gaza (et non sur le rapport de force avec Israël) fait tout l'intérêt de ce premier film, aux personnages un peu trop stéréotypés.
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On retrouve un peu de Bacri-Jaoui – pour le dispositif théâtral, l’unité de lieu et de temps – et un peu d’Almodóvar, mais le film se noie dans les personnages stéréotypés, un ton faiblard et une tension factice.