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Planté sur les hauteurs du Népal, ce film coréen très cadré et introspectif emprunte un autre chemin en se concentrant sur l’expédition d’un Coréen nommé Choi (joué par l’acteur bourru d’Old Boy, de Park Chan-wook), qui va gravir, sur un coup de tête et sans préparation, les sommets d’Asie centrale pour apporter une mauvaise nouvelle à une famille de montagnards. Mais, une fois sur place, Choi a du mal à l’annoncer. Cachottier et maussade, il ne peut, il est vrai, que tâtonner auprès d’une communauté chez qui la ferveur religieuse et le dénuement matériel favorisent, à l’inverse, un comportement simple et franc. De manière conventionnelle mais poignante, cette hésitation se traduit à travers une mise en scène qui progresse elle-même pas à pas. La démarche est finalement moins rocambolesque que mélodramatique (des silences comme un aveu d’impuissance de Choi) et signale surtout une envie de délaisser un suspense plus trivial (parlera ? parlera pas ?).
Toutes les critiques de Destination Himalaya, le pays d'ou vient le vent
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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On sait un certain cinéma coréen obsédé par le rythme, la peur du vide, la compulsion et une volonté presque hystérique à se cogner contre lui-même : Destination Himalaya, de ce point de vue, agit comme une bouffée d'air pur.
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Sublimement filmée, de clairs-obscurs en éblouissements célestes. Mais cette épopée intime, qui se passe de mots et repose sur le temps qui passe, peut aussi laisser le spectateur au bord de la route.
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Jeon Soo-il est fasciné par les personnages en déplacement. D'un côté donc, un jeune homme que le marasme économique a poussé à partir loin de chez lui, de sa culture, et de l'autre, ce citadin peu adapté aux paysages de l'Himalaya, qui découvre dans la famille du défunt une autre perception du monde.
Le film est extrêmement peu loquace, il imbrique étroitement son thème avec la performance physique de l'acteur, ignorant psychologie et explications pour se faire le témoin d'une conversion.