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La Néerlandaise Sacha Polak avance ici en terrain miné tant, sur le papier, chaque scène ou presque de ce Dirty God pourrait basculer dans un voyeurisme misérabiliste. On y suit le quotidien façon parcours du combattant d’une mère d’une enfant de 2 ans, au visage défiguré à l’acide par son ex-compagnon. Et si Sacha Polak a tendance à se complaire dans une obsession naturaliste « sous-loachienne » inutile, l’essentiel se situe ailleurs. Dans la manière dont elle capte la libido intacte mais frustrée de cette battante souffrant de l’incapacité de satisfaire ses désirs, tant les regards portés par la quasi-totalité des hommes sur elle ne sont que gêne ou dégoût. Des moments intenses et troublants où son interprète, Vicky Knight (elle-même grande brûlée), donne la pleine mesure de son impressionnant talent.