Toutes les critiques de Egō

Les critiques de Première

  1. Première
    par Frédéric Foubert

    Les habitants des pays nordiques se feraient-ils du mouron pour leurs enfants ? Trois mois seulement après la sortie de The Innocents, et sa bande de gamins norvégiens aux inquiétants pouvoirs shyamalanesques, nous arrive aujourd’hui de Finlande cet étonnant récit initiatique, une allégorie de la puberté prenant la forme d’une histoire de monstre et de possession. Tinja est une jeune gymnaste de douze ans, élevée dans le culte de la perfection et de la performance par une insupportable et très tyrannique maman instagrameuse. Sa vie prend une tournure inattendue quand elle découvre dans la forêt un œuf qui, une fois éclos, libère une créature mi-homme mi-oiseau, que l’ado va planquer dans sa chambre, et élever en cachette de sa famille. Tinja et le monstre développent alors une relation télékinésique franchement flippante, la bestiole se mettant à occire ou menacer ceux qui se mettent en travers du chemin de la jeune fille (l’amant de sa mère, ses concurrentes des compétitions de gym…). Si la facture un brin fauchée d’Ego inquiète dans un premier temps, le film finit par séduire, grâce à son aisance à articuler satire sociale rigolote, coming-of-age movie très premier degré, et horreur survoltée – on n’oubliera pas de sitôt ce drôle de monstre, à l’air à la fois ahuri et proprement terrifiant. Avec ce premier long, couronné du Grand Prix au dernier festival de Gérardmer, Hanna Bergholm rejoint la nouvelle vague de réalisatrices qui réinventent actuellement l’horreur aux quatre coins de la planète.