Toutes les critiques de Gigola

Les critiques de Première

  1. Première
    par Damien Leblanc

    Film au montage et au scénario improbables, Gigola ne peut même pas s'offrir le luxe d'être un sympathique nanar, le jeu de Lou Doillon s'avérant trop appliqué pour cela. Car l'actrice confère un trouble certain à son personnage de garçonne déterminée, torturée et en révolte contre le conformisme de ses parents. Dommage que cette implication soit donc entourée de choix artistiques si misérables et d'un casting si hétéroclite - on se demande encore ce que Thierry Lhermitte vient faire là.
    Au final, Gigola a le mérite de nous rappeler une évidence : pour faire exister à l'écran un propos iconoclaste ou lancer un débat de société, mieux vaut d'abord maîtriser les fondamentaux techniques et narratifs du septième art. Car en l'état, Gigola se présente déjà comme un des films les plus inoffensifs de l'année 2011.

  2. Première
    par Isabelle Danel

    Adaptation par Laure Charpentier de son propre roman, ce premier long métrage peine à retranscrire ce qui devrait être son coeur vibrant : le Pigalle des années 60, avec ses bars interlopes peuplés de macs et de machos où les garçonnes prennent peu à peu la place qu’on leur refuse. Le film cherche son ton et son rythme et
    chaque plan pèse des tonnes. Lou Doillon, plus symbole que personnage, est toute guindée dans son beau smoking.

Les critiques de la Presse

  1. Le Monde
    par Isabelle Regnier

    Interprétée par Lou Doillon, cette Gigola porte le film sur ses épaules, sans le sauver du kitsch absolu. Elle est pourtant épaulée par un scintillant casting, réunissant Marisa Paredes, Marisa Berenson, Rossy de Palma, Eduardo Noriega et Thierry Lhermitte.

    Mais le manque de moyens financiers, redoublé par le manque d'expérience de la réalisatrice, ne pardonne pas.

    L'approche littérale adoptée pour faire revivre ce monde interlope dans lequel se côtoyaient, autour du cabaret Moune, des femmes de tous les milieux, des plus vulgaires aux plus sophistiquées, butte sur une mise en scène indigente qui voudrait faire passer pour corse l'accent espagnol d'Eduardo Noriega, et pour la place Blanche un misérable décor posé derrière la fenêtre d'un bistrot.

    Sans parler de la scène phare du film, moment érotique d'une rare bizarrerie entre Marisa Paredes, Lou Doillon et une canne à pommeau argenté en forme de tête de serpent.

  2. Les Inrocks
    par Romain Titeux

    Chronique de la vie nocturne d’une lesbienne dans les années 60, le film n’arrive en fait pas à trouver son époque, entre théâtre filmé à la Guitry des années 40 et érotisme cheap, ambiance David Hamilton des 70’s.
    Tout ça ne ressemble tellement à rien qu’on prend plaisir à regarder un film à ce point à côté de son temps, mais qui arrête les colombes en plein vol, à deux, au ras du sol.
    Laure Charpentier a juste raté le coche de la postmodernité : c’est un peu dommage aujourd’hui pour un film lesbien de faire du cinéma de papa.

  3. A voir à lire
    par Jean-Patrick Géraud

    Pour son premier film, Laure Charpentier livre une comédie dramatique en demi-teinte, mais bien campée.

  4. Nouvel Obs
    par Xavier Leherpeur

    La sincérité de Laure Charpentier, dont c’est l’histoire, est indéniable, mais le scénario et la mise en scène manquent cruellement de point de vue. Les acteurs sauvent un peu la mise.

  5. 20 Minutes
    par Caroline Vié

    Pourquoi les écrivains estiment-ils que le cinéma est une matière obligatoire ? Dans Gigola, la romancière Laure Charpentier, icône lesbienne dont les livres furent censurés dans les années 1970, ne s'y entend guère en mise en scène. Même Lou Doillon, éblouissante en garçonne qui hante les nuits parisiennes des années 1960, ne parvient pas à sauver l'ensemble.
    L'Espagnol Eduardo Noriega en bandit corse et Marisa Paredes en amante riche flirtent avec le grotesque et sont soutenus par une bande-son de Jean-Jacques Debout digne d'un téléfilm coquin de M6. Après La Possibilité d'une île de Michel Houellebecq et Le Jour et la Nuit de BHL, Gigola s'inscrit dans la tradition des ratages flamboyants. Le film se classe ainsi dans la catégorie des nanars de compétition. D'autant plus dommage que l'amour au féminin, parent pauvre du 7e art, méritait un meilleur traitement.