Toutes les critiques de Je tremble, ô matador

Les critiques de Première

  1. Première
    par François Léger

    Rodrigo Sepulveda (Aurora) adapte le roman de Pedro Lemebel. On est au Chili, en 1986, sous la dictature de Pinochet, mais le cinéaste s’émancipe du bouquin en délaissant la figure du général pour se focaliser uniquement sur un duo d'outsiders, réunis par le destin : un travesti sur le déclin (Alfredo Castro) et un révolutionnaire idéaliste (Leonardo Ortizgris), engagés dans une opération clandestine. Naît entre ces deux-là une romance slow burn qui n’en est pas vraiment une, sublimée par la photo vintage et les couleurs saturées de Sergio Armstrong (chef op régulier de Pablo Larrain). Bête de jeu, Castro épate avec trois fois rien, tout en longs silences et regards fuyants. Très beau, même si l’obstination de Sepulveda à dépolitiser son film l’empêche d’accéder à un niveau supérieur.