-
Le Tchad avec Mahamat-Saleh Haroun (Grigris), le Sénégal avec Mama Keïta : on ne peut pas dire que le cinéma africain envahisse nos écrans. Raison de plus pour saluer la sortie de ce thriller urbain, dans lequel un jeune Dakarois confortablement installé en France revient au pays après avoir été manipulé par sa propre soeur. D’une violence et d’un nihilisme qui flirtent parfois avec la complaisance, son calvaire permet au réalisateur de jeter un regard terriblement critique sur son continent et de traquer l'humain derrière la déliquescence générale.
Toutes les critiques de L'Absence
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Mama Keita signe un film puissant, entre thriller et drame familial.
-
Après avoir exposé son thème dans une introduction explicative, “L'Absence” s'impose ensuite en polar sec et désenchanté. Impressionnant.
-
Le Guinéen Mama Keita (...) trousse un polar urbain bourré de rebondissements où l’action, rondement menée, n’empêche jamais la réflexion sur l’immigration et l’exil de se déployer intelligemment. Une réussite.
-
Datant de 2009, ce film sombre, violent et désabusé tranché délibérément avec le reste du cinéma africain francophone.
-
Le rythme haletant et musical de "L’Absence" témoigne d’une aisance remarquable à tourner dans des conditions d’extrême précarité.
-
Né à Dakar (Sénégal) d’un père guinéen et d’une mère vietnamienne, éduqué en France, il est facile d’imaginer que Mama Keïta est un cinéaste bien placé pour explorer des thèmes comme l’exode, le déracinement. Pourtant, si L’Absence, son sixième long métrage, se présente au moins oralement comme un film à thèse autour de ces thèmes, il évolue rapidement vers un récit moins attendu et plus intime – plutôt un polar voisin d’un Get Carter dakarois, avec introspection individuelle dérangeante à la clé.
-
Entre drame familial et polar amer, le film frise le nihilisme avant de renouer, in extremis, avec une vision plus nuancée et plus optimiste des rapports humains.
-
Macho, bête et méchant, le garçon n'a décidément rien pour plaire. Sans que rien dans le film ne justifie cette attitude monolithique, sinon qu'Adama est le support d'une métaphore avec laquelle le réalisateur pointe un doigt accusateur sur les jeunes Africains suffisamment chanceux pour aller faire des études dans les pays du Nord et trop ingrats pour en restituer une partie à ce continent qui les a vus naître. Mais les discours moralisateurs n'ont jamais fait du cinéma. Surtout lorsqu'ils se substituent à toute idée de mise en scène.