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Banlieue de Naples. Une bicoque au milieu d’un centre pour enfants défavorisés. A l’intérieur, la femme d’un mafioso avec ses deux enfants. Giovanna (Raffaella Giordano impériale) qui s’occupe dudit centre, se demande bien quoi faire de ces locataires plutôt encombrants. L’intrusa sonde la violence indirecte engendrée par l’univers mafieux et ses victimes collatérales. Ici en l’occurrence, une mère et ses rejetons obligés de vivre cachés et silencieux en attendant que « leurs » bandits règlent leurs sales entreprises. Le va-et-vient des voitures aux vitres teintées et les fantasmes qu’elles suscitent, rend compte de cette impossible pesanteur dans un univers à priori préservé des menaces extérieures. La caméra de Leonardo di Costanzo reste à l’écart de ces « gens-là », les observent à distance pour mieux tisser ce lien invisible qui relie ceux qui sont tenus à l’écart d’un monde qui pourtant les fascine. En cela, L’intrusa est un faux film de mafia qui se joue des regards que l’on pose sur lui. Le crime hors champ, ne pouvant, on le sait, exister dans l’espace confiné de ce drame. Le film sépare si bien les choses que ce qu’il gagne en tension, il le perd un peu en rythme. On ne peut pas tout avoir.