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La voix off est littéraire ; l’écran, noir et blanc. Il est question de couple, de tromperie, de passion, de jalousie. Pas de doute, on est chez Philippe Garrel, dont le cinéma n’est que variations autour du même t’aime. "L’ombre des femmes", c’est celle qui hante l’oeuvre du cinéaste et qu’incarnent ici Clotilde Courau et Lena Paugam, la première en épouse délaissée, la seconde en maîtresse maltraitée. Au centre, l’homme, moteur du désir et son frein, maître et esclave. Stanislas Merhar lui prête sa froideur et sa minéralité. Comment aimer un type comme ça ? Garrel joue avec les clichés mais ne s’en joue pas. À la fois classique et avant-gardiste, il échappe aux modes et – un peu – à l’analyse. Libre.
Toutes les critiques de L'ombre des femmes
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ni misérabiliste ni austère, le noir et blanc apporte à cette histoire d'amour perdu et (peut-être) retrouvé une profondeur et une justesse qui n'ont d'égales que celles du jeu des comédiens.
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Il y a dans ce récit de rupture et de retrouvailles, de tromperies et d’élans irrésistibles, une brutalité dans la façon dont les personnages de l’amant et de la maîtresse disparaissent ainsi, d’un coup et à jamais, du film lui-même, de la vie. Cruauté excluante de l’amour.
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"L'Ombre des femmes" a la pureté d'un diamant. Diamant noir et diamant blanc, comme les images somptueuses taillées dans la lumière et dans l'ombre par Renato Berta.
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Bien que tournant dans une économie modeste, Garrel signe un film à la beauté plastique renversante. (...) Un casting sortant des sentiers battus pour un film qui réserve de belles surprises jusque dans sa gestion subtile des ellipses. L'art de faire court n'est pas le moindre des talents de Garrel.
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Entre Truffaut et Marivaux, "L’Ombre des femmes", vif et enlevé, séduit.
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Plus concis que jamais (1h10 !), plus accessible aussi que ses films précédents, "L'Ombre des femmes" témoigne d'un palier franchi, ne serait-ce que dans son approche plus expressive des comédiens. Et puis, une fois n'est vraiment pas coutume chez lui, le rire aux éclats et le soleil sont aussi de la partie.
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Ni misérabiliste ni austère, le noir et blanc apporte à cette histoire d'amour perdu et (peut-être) retrouvé une profondeur et une justesse qui n'ont d'égales que celles du jeu des comédiens.
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Garrel signe ici l’un de ses films les plus féministes, les plus tendres et amoureux. "L’Ombre des femmes" brosse le portrait d’un être dupe de son propre aveuglément, devenu un fantôme lui-même à force les côtoyer.
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Dans les mains de Garrel, la vie, si médiocre soit-elle, devient diamant – une matière irradiante, issue d’une expérience intime qu’il a réactivée à l’écriture, puis avec ses acteurs, qu’il a sculptée avec la lumière, taillée encore au montage, faisant jaillir une émotion brute, violente comme une décharge.
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Il y a, tout de suite, cette volonté apparente du cinéaste à faire de son film un objet plus politique qu’il n’y paraît. Garrel est toujours, quoi qu’il advienne, du côté du peuple.
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La douleur d’aimer est au centre de ce beau film, poignant sans être complaisant.
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Une histoire d’amour et de trahison qui a le mérite d’être simple, courte (le film dure 1h08) et intense.
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Il faut saisir la beauté raffinée située dans les variations qu’orchestre Philippe Garrel, et ce à partir de son canevas sentimental personnel qu’il dilue depuis plus de vingt longs métrages dans les vertiges de sa filmographie.
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Une chronique amoureuse, évocation sentimentale qui donne tout son charme aux décors d’une capitale qui sied si bien au style de l’auteur, toujours dans l’épure et soucieux de la beauté du cadre qui confine au bonheur visuel.
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Cette histoire d'un couple qui se délite serait presque banale, si elle n'était pas aussi bien racontée, de façon simple, dépouillée.
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Ramassé sur la durée d’une intrigue triangulaire à l’os, le nouveau film de Philippe Garrel enlumine les relations douloureuses d’un trio d’amants, un homme (Stanislas Merhar, remarquable dans un rôle miné de mufle taiseux) et deux femmes (Clotilde Courau, merveilleuse retrouvaille dont la présence insuffle l’essentiel de sa respiration au film, et la révélation Lena Paugam).
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"L’Ombre des femmes" est un film sur la vérité des sentiments, et sur les "preuves de vérité", comme on parle des preuves d’amour. La caméra pas plus que le cœur n’y trouve aucune certitude. Et ce qui pouvait paraître, en moins d’une heure et quart, une petite histoire sentimentale, se révèle un profond traité du doute.
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Garrel examine une nouvelle fois les mécaniques du désir dans une mise en scène au noir et blanc épuré.
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Les scènes du quotidien du couple, les allées et venues des personnages dans un Paris intemporel, la voix-off qui les accompagnent, tout participe de cette “enquête minutieuse du sentiment amoureux”.
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Ce dernier Garrel est celui d’un cinéaste aussi délicat qu’établi, monomaniaque assumé des tourments ordinaires de l’amour.
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Même si ce film ne nous éblouit pas totalement, au moins éclaire-t-il avec un soin artisanal quelques sombres recoins de cette ombre insaisissable qu'on appelle l'amour.
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La voix off de Louis Garrel débite un texte pesant, parfois en contradiction avec les images, et les personnages sont empêtrés dans des stéréotypes épuisants.
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Tout le monde se prend la tête avec un air très concerné dans un noir et blanc très concernant. Il y a cinquante ans, en pleine nouvelle vague, ce serait passé - et encore ! Mais là, aujourd'hui, c'est ridicule.