-
« La France, c’est un ovni », ironise Pascal Greggory pour qualifier le nouveau film de Serge Bozon. Pas de combat, ni de violence dans ce film sur la Grande Guerre. Le thème du conflit franco-allemand est supplanté par le parcours d’une femme amoureuse à la recherche de son mari parti à la guerre. C’est avec subtilité que le réalisateur traite le choc psychologique des déserteurs. Et humour surtout. Les scènes où les soldats forment une chorale viennent dédramatiser la tragédie engendrée par la guerre. Une nouvelle approche de la guerre, un nouveau souffle.
Toutes les critiques de La France
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
De bataille, il n'y en aura pas ou peu. C'est l'audace de ce road-movie militaire qui ne ressemble à rien de connu - quoique l'auteur très cinéphile dise s'être inspiré d'un genre particulier, dont Aventures en Birmanie, de Walsh, serait l'un des fleurons. Point de tranchées ici mais la campagne, luxuriante, verte, grise, rousse, presque romantique. C'est le territoire, avec ses paysages, ses frontières, son relief, qui est à l'honneur. Le danger rôde partout malgré tout, l'ennemi n'est jamais loin. Qui sait même s'il ne menace pas le groupe de l'intérieur, épuisé et tiraillé par moments sur la conduite à suivre.
-
Dans l'ordre gris et régressif de la guerre, où être une femme hors de son foyer conduit inéluctablement au viol, où être un homme mène tout droit à la mort, l'union de ces électrons libres engendre un espace protecteur, une bulle de chaleur et de liberté où l'imaginaire règne en maître. Naviguer entre les identités devient ici un acte politique, un mot d'ordre qui, à l'instar des chansons du film, déborde largement son cadre temporel et confère à celui-ci, au-delà de son esthétique pop anachronique, une dimension très actuelle.
-
Qui dit film de guerre ne dit pas forcément La grande vadrouille... Etonnant et rafraîchissant, ce bizarre petit conte rassemble une jeune femme déguisée en garçon et des soldats poètes, le tout en 1917, comme une parenthèse délirante au coeur de l'interminable combat.
-
Oscillant entre ballade mélancolique et fable humaniste, ce petit miracle a largement mérité le prix Jean Vigo. Cette France donne du relief à notre paysage cinématographique plutôt plat. Et l'audace de Serge Bozon réjouit comme une promesse de renouveau.