Toutes les critiques de Le Candidat

Les critiques de Première

  1. Première
    par Sophie Grassin

    Le Candidat, première réalisation de Niels Arestrup, est un film en trompe-l’œil où l’apparente fable politique cache une réflexion sur les acteurs, la vérité, la solitude et le trac. Il n’est d’ailleurs pas anodin de constater que le metteur en scène s’est entouré presque exclusivement de comédiens de théâtre, le rôle de la seule communicante sincère revenant à une inconnue: Isabelle Le Nouvel. Assez drôle parfois, Le Candidat réussit à restituer l’envers et les travers d’une campagne électorale, à instaurer une tension palpable, mais n’évite ni les clichés (magouilles, intérêts personnels et Cie) ni le basculement dans un dénouement extravagant.

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Frédéric Strauss

    Arestrup va voir derrière, sous l’image en représentation, sous le rôle. Il met à profit ses questionnements d’acteur sur le personnage et la personne pour observer avec un œil neuf le monde des hommes qui font de la politique leur vie. Il nous dit qu’il y a là le choix et le risque d’un destin. Il redonne un sens solennel à ce qu’est l’engagement : une affaire d’Etat, et une affaire d’âme.

  2. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    Le Candidat n'est pas un film très sérieux, tout en étant réalisé et interprété avec beaucoup de conviction. Et, malgré son thème, le voir avant le 22 avril permettra aux inscrits sur les listes électorales de se changer les idées.

  3. Elle
    par Anne Diatkine

    Comment le besoin de consistance s'empare-t-il d'un fantoche? C'est avec ce genre de question qu'on se surprend à regarder "Le candidat" comme un thriller existentiel, où tous les coups sont permis pour faire vaciller le remplaçant.

  4. Le JDD
    par Barbara Théate

    Niels Arestrup réalise son premier film en s'attaquant à un sujet en plein dans l'actualité. S'il décortique les manipulations qui régissent le monde politique, le film, ambitieux, manque de rythme et n'évite pas les clichés.

  5. Fluctuat

    En s'intéressant moins à l'hystérie des campagnes électorales qu'à l'angoisse de leurs temps morts, Niels Arestrup réussit un film politique plutôt intelligent. Même si au final Le Candidat peine à éviter la pesanteur de la démonstration.
    - Exprimez-vous sur le forum Le CandidatSi elles font à l'occasion l'objet de documentaires – dont le très culte Partie de campagne de raymond depardon autour du candidat valery giscard d-estaing en 1974 – les campagnes présidentielles sont aussi rarement traitées au cinéma qu'en littérature, malgré leur incroyable potentiel de fiction : candidats/personnages, rebondissements multiples et possibilités inépuisables de manipulations de toutes sortes. Niels Arestrup a donc au moins le mérite de s'atteler à la tâche même si la frénésie de la course l'intéresse moins que la molle torpeur qui enveloppe les temps morts. C'est pour cela que dès le début, Le candidat, qui décrit les tous derniers jours d'une course au titre, ressemble paradoxalement à une fin de règne.
    Michel Dedieu (Yvan Attal), candidat d'un parti qu'on imagine de gauche, est mal barré : les sondages créditent son bouillonnant adversaire d'une confortable avance ; réuni dans une demeure bourgeoise de province, son staff prépare l'ultime débat télévisé dans une ambiance crépusculaire."Vous me voyez le dire à mes électeurs ?"Michel Dedieu est un candidat entre-deux tours comme on dirait d'un acteur qu'il est entre deux rôles : en proie à la vacuité de son existence toute entière tournée vers la représentation, et à l'angoisse de celui qui se demande où se situe la frontière qui sépare ce qu'il est de ce à quoi il joue.
    Car la seule vérité que partagent le cinéma et la politique s'appelle la crédibilité. La question à laquelle ils doivent tous deux répondre est : Peut on y croire ? Ainsi, le candidat est il un présidentiable crédible en costume anthracite, peut-il donner l'illusion de l'expertise en potassant quelques fiches, les bras de sa femme autour de son cou font-ils assez vie de famille équilibrée – sa cravate (bordel) n'est-elle pas définitivement trop rouge ?
    Pourtant Michel Dedieu connaît la vérité, ou presque: cette vérité à laquelle une de ses assistantes l'invite même si elle ne s'attend pas à l'entendre, cette vérité qui dit que les programmes sont les mêmes, les marges de manoeuvre aussi faibles pour tous et que le vrai pouvoir est ailleurs. Les enjeux ne changent pas, le drame shakespearien est toujours le même, seule en varie l'interprétation. "Vous me voyez le dire à mes électeurs ?", l'achève Dedieu sans même une once de cynisme dont il n'a plus la force.Perdu au milieu des squalesCar Michel Dedieu est épuisé et Yvan Attal excelle à incarner cette fatigue de soi. Si dans Président, Albert Dupontel évoquait toutes les figures monarchiques de la Cinquième – avec privilège donné aux accents mitterrandiens - Attal, loser sincère et perdu au milieu des squales, évoque plutôt le lionel jospin de 2002.
    Et puisqu'il s'agit d'être un acteur dans les coulisses, il convient de ne pas surjouer la figure du candidat et il ne faut pas se méprendre sur l'apparente maladresse du jeu de l'acteur en réalité au plus près de son personnage. Malheureusement plus le film avance vers la résolution de son énigme, plus il patine et peine à lier la dimension humaine pourtant revendiquée dans le titre au profit d'une symbolique plus lourdaute et désincarnée – à ce titre le personnage du prof de science politique (Maurice Benichou) admiré par Dedieu est particulièrement raté.Car certes le rythme du film et son suspense maitrisé impriment bien la lente décomposition d'une odieuse supercherie, mais à vouloir démonter sans esbroufe l'insondable vacuité de la logique spectaculaire, Le candidat finit par se perdre dans sa démonstration. Alors qu'il met à jour quelques invariants de la pratique du pouvoir, notamment en dévoilant le calcul cynique qui est à l'origine de la candidature Dedieu, le film abandonne sa singulière opacité ( à l'image de sa très réussie scène d'ouverture) pour une résolution simpliste et naïve des clivages et contradictions qu'il a révélées. "Ca ne s'arrêtera jamais " assure même son épouse au candidat; comme si précipiter la fin de l'illusion ne pouvait aboutir qu'à l'illusion de la fin. Le Candidat
    De Niels Arestrup
    Avec Yvan Attal, Stefania Rocca, Niels Arestrup
    Sortie en salles le 11 avril
    Illus. © Pyramide Films
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