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Vingt ans après Kika, Pedro Almodóvar revient en fanfare à la comédie et réunit pour la première fois Penélope Cruz et Antonio Banderas, deux des plus grandes stars espagnoles, pour imaginer ce qu’aurait pu être leur romance. Fausse piste : Penélope et Antonio ont à peine le temps d’enflammer l’écran qu’ils disparaissent des Amants passagers, non sans laisser une empreinte durable puisque leur scène éclair s’avère être le déclencheur de l’action – joli clin d’oeil du cinéaste à ses deux acteurs fétiches. Nous laissant un peu frustrés par cet embryon de romcom, le réalisateur embarque alors sa caméra à bord d’un avion en péril dont les membres d’équipage, afin d’éviter une panique générale, ont drogué les passagers de la classe éco pour n’avoir à gérer que ceux de la business. Restreignant d’autant l’espace de son film, Almodóvar concentre psychodrames amoureux, confessions et parties de jambes en l’air dans ces quelques mètres carrés. Ce contexte de crise propice à l’hystérie et l’exiguïté du cadre favorisant la promiscuité, le tout arrosé de tequila, rappellent l’outrance de ses premiers films. Les quelques moments de pur délire queer dus à un inénarrable trio de stewards donnent un aperçu de l’élan qu’auraient pu prendre ces Amants passagers si le cinéaste avait tenu la note. Mais à chaque fois qu’il sort de l’avion pour reprendre son souffle, l’ex-chef de file de la Movida perd le tempo et, du coup, ne retrouve qu’épisodiquement la flamme baroque de ses débuts. Ça reste largement suffisant pour avoir envie de prendre son billet.
Toutes les critiques de Les amants passagers
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Pedro Almodovar nous entraîne dans une comédie aéronautique aux dialogues très drôles, bien que parfois choquants, à la fois délirante, gay, kitchissime en diable et transgressive sur tous les plans.
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A bord d'un avion en perdition, Pedro Almodovar met en scène un équipage délirant (ici le stewart qu'incarne Carlos Areces) et des passagers peu recommandables, dont un tueur mexicain (José Maria Yazpik), pour une comédie acide et nostalgique.
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Evidemment, le cinéaste livre un film catastrophe à la mode Almodóvar : pour détendre les passagers, le trio de stewards se prend pour les Pointer Sisters et n’hésite pas à saouler la classe affaires. Quand le grand Pedro revient à la comédie, il ne fait pas les choses à moitié ! Certes, il ne signe pas un film majeur dans son œuvre, mais offre une comédie loufoque et débridée. Une récréation kitsch, désinhibée, haute en couleur.
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Tout est fantasme dans cette comédie qui semble se rêver plus échevelée qu'elle n'est. Mais qui intrigue aussi, moins écervelée qu'il n'y paraît.
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Si le film souffre parfois d'une rupture de rythme, notamment quand le cinéaste sort du huis clos comique de l'appareil, les adeptes du cinéma de Pedro Almodovar retrouveront tout l'univers coloré du cinéaste dans un film léger, souvent drôle et terriblement gai(y).
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Almodóvar signe une comédie foldingue où il est beaucoup question d’homosexualité et de sexe tout court (dommage qu’il ait résumé la plupart de ses personnages à cette unique dimension). Clin d’œil au théâtre et à la sitcom, dans un décor inondé de couleurs vives, le film risque de surprendre un public plus habitué désormais à ses drames plein de profondeur. On est ici dans la distraction fantasque, joyeusement kitsch et outrancière. Mais Les amants passagers n’en avancent pas moins tambour battant, portés surtout par un inénarrable et irrésistible chef de cabine (Javier Cámara)
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L’humour manque de kérosène et le cinéaste se répète – cf. « Femmes au bord de la crise de nerfs » – mais le film, gigantesque bordel, se lit comme le chant du cygne de sociétés sur le point de se crasher. Mention aux stewards et à leur interprétation des Pointer Sisters bien barrée.
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Conflits et parties de jambes en l'air sont les ingrédients de ce huis clos aérien qui, comme lavion, tourne en rond, bien loin des comédies hilarantes du grand Pedro. Reste quelques pépites osées côté dialogues et une mémorable chorégraphie entre stewards.
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Almodovar signe une fantaisie débridée où stewards gays et passagers se livrent à une débauche de sexe, de drogue et de confidences hystériques. Outrancier mais drôle.
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Dans l’avion des Amants passagers, tout le monde s'éclate avec tout le monde en faisant un pied de nez au politiquement correcte. On peut certes reprocher au scénario son manque de finesse et aux images leur côté kitsch, mais la sexualité décomplexée que défend Al modóvar est franchement réjouissante. « Amusons-nous en attendant la mort »,
pourrait être le sous-titre de cette fable hédoniste et joviale. -
Les Amants passagers est un délire aérien baroque et bariolé comme seul Almodóvar peut se le permettre, un vaudeville à la François Ozon, assez osé. Il refroidira peut-être les fans du cinéaste plus grave de Tout sur ma mère, mais surprend par sa plaisante légèreté qui rappelle sa période délurée de la Movida, la Nouvelle Vague espagnole au début des années 80.
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Les Amants passagers n’a rien de l’accident de parcours dont certains ont voulu le qualifier. Il n’a pas pour autant la force dramatique ni les prouesses esthétiques des précédents mélodrames. Le manque d’incarnation assumé des personnages y est sûrement pour quelque chose. Peut-être qu’on fantasmait aussi un peu trop sur le retour d’Almodóvar à la comédie et qu’on espérait y retrouver la même spontanéité qu’à ses débuts.
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Huis clos dans un avion détraqué avec des passagers qui le sont tout autant. Un Almodovar mineur, farfelu et parfois désopilant.
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Almodóvar revient à la comédie dans un esprit communautaire qui ne vole pas toujours très haut.
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Gays, bi, désespérés, ivres morts, arnaqueurs rien ne va plus dans les airs. Heureusement, l'harmonie règne une minute trente, le temps d'un karaoké magnifiquement bien chorégraphié par Blanca Li sur « Im So Excited », des Pointer Sisters. Cest follement drôle, mais ça ne fait pas un film.
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Almodovar revient à ses premières amours : la comédie baroque sexuellement décompléxées. Hélas ! Le film pique du nez dès qu'on sort de l'avion.
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Les Amants Passagers est un sitcom indigne d'Almodovar, un film pour rien, une errance, une erreur qu'on espère de tout notre coeur vite réparée.
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Almodovar, un poil embarrassé sous sa carlingue, se contente d'aligner les saynètes olé-olé et les gags poussifs. Avec Les amants passagers (un titre qui promettait beaucoup), le metteur en scène lorgne avec ostentation sur son passé de matador de la Movida, mais l'inspiration n'y est pas toujours. Un accroc mineur, mais réel, dans la filmographie d'un cinéaste qui, on l'espère, va rapidement planer à d'autres altitudes.
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Huis clos dans un avion en perdition, Les Amants passagers ne décolle pas du dessous de la ceinture.
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Le cinéaste star espagnol se rate avec un huis-clos aéronautique ultragay.