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En Corse, au XiXe siècle, un garçon cache un fugitif contre une pièce d’or. C’est le début d’un engrenage de violence. Tourné en 2008 mais inédit en salles, le premier film de l’écrivain Éric Vuillard est librement adapté d’une nouvelle de Prosper mérimée. Quasi muet, "Mateo Falcone" est une suite de tableaux entre impressionnisme et expressionnisme qui donne parfois la sensation de voir l’oeuvre de Van Gogh s’animer sous nos yeux. C’est beau… et terriblement ennuyeux, faute d’incarnation et de réelle tension dramatique.
Toutes les critiques de Mateo Falcone
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Vuillard possède un sens inouï de l’espace, une conception cosmique du monde réel, qui submerge l’humanité, relativisant l’horreur finale de la fable. Un film moins destiné au spectateur féru de complexité dramatique qu’à l’amateur d’expériences sensorielles.
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Une œuvre radicale. Radicale parce que tournée essentiellement en plan-séquence, avec fort peu de musique et une absence quasiment totale de dialogues. "Mateo Falcone" exige de la part du spectateur un abandon total, que ce soit des repères temporels ou des règles classiques de la narration. une œuvre qui ne fera assurément pas l’unanimité, mais qui ne laissera personne indifférent.
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Pas de voix-off sur-explicative, ici, ni de narration alambiquée, mais un récit sec comme une trique, sans une once de gras psychologique, qui plonge le spectateur dans un état de transe sensorielle.
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Si le geste de Vuillard ne parvient pas au niveau de ses inspirations et se voit alourdi par une formalité trop appuyée, trop perceptible, on peut donc bien louer sa recherche.
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L’écrivain, s’expérimentant metteur en scène, ne trouve d’autre manière d’exprimer le scandale moral qu’en dégraissant la nouvelle de toute psychologie et en accusant la folie qui la gouverne. La solution est donc d’ordre essentiellement plastique : suppression quasi-totale des dialogues, accentuation paroxystique de la nature, récit halluciné par un expressionnisme solaire.