-
Présenté à Cannes cette année à la Semaine de la critique, ce premier film s’intéresse au parcours d’un Burkinabé qui fuit son pays pour rallier l’Italie, où la vie qu’il est obligé de mener, humiliante, n’est pas celle qu’il imaginait. Fiction aux allures de documentaire (mises en situation spectaculaires, cadrage à l’épaule qui produit des effets de réel), "Mediterranea" succède à des dizaines de reportages consacrés aux migrants. Difficile de rivaliser, surtout lorsque le scénario et la proposition de cinéma sont aussi convenus – on est loin de "La Pirogue", de Moussa Toure. Reste des acteurs concernés et quelques scènes furieusement emballées, comme celle de l’émeute finale.
Toutes les critiques de Mediterranea
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
La certitude de ces migrants que demain sera mieux qu'hier, apporte un apaisement et une douceur inattendue, soulignée par la belle BO de Benh Zeitlin, le réalisateur des "Bêtes du Sud sauvage."
-
Outre le charisme de Koudous Seihon, comédien amateur qui a presque revécu son parcours devant la caméra, "Mediterranea" présente l'avantage d'éviter les clichés du film-dossier. (...) Un premier film très prometteur.
-
(...) un drame à la grande authenticité.
-
Ce film puissant évite les clichés misérabilistes pour décrire son parcours avec justesse et précision.
-
(...) un film percutant qui résonne de manière très forte avec l’actualité.
-
Instabilité et transformation sont autant d’aspects que l’on retrouve dans le regard de Carpignano : un regard immersif, si proche des personnages qu’il en dégage une vision fragmentée et dominée par le mouvement.
-
L’actualité, quasi quotidienne désormais, éclaire ces destins tout en manquant parfois du rayonnement romanesque nécessaire au dépassement de l’honorable constat.
-
"Mediterranea" ne parvient cependant pas à dépasser le cas du film-dossier. Il n’y a pas de faute de goût, mais pas non plus de moment qui donne, fût-ce une seconde, l’impression d’un regard singulier.
-
Le résultat se situe entre deux chaises: un portrait touchant, au plus près d'un migrant entre espoirs et galères, et un récit qui enchaîne les scènes prévisibles - le milieu italien transformé en nouvel esclavagiste est ainsi sous-traité. Reste la force du réel, qui parfois balaie ces critiques.
-
Captivants, les rebondissements lèvent le voile sur les nuits froides, les boulots harassants, la débrouille et, aussi les rares alliés italiens des émigrants, tel ce gamin de tous les trafics. De quoi réussir avec tact, parfois en rabibochant humour et danger, le portrait de deux voyageurs d’aujourd’hui.