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Sur le papier, c’est une fable loufoque et pyrénéenne où des locaux (un gentil fermier, son cousin, concessionnaire automobile, et une pasionaria écolo) s’allie à un avocat américain et à sa fille artiste pour faire annuler un projet d’autoroute censé « désenclaver la vallée ». À l’écran, c’est « Bienvenue chez les Pyrénéens » façon western, c’est-à-dire à peu près tout et n’importe quoi. Mis à part le héros, incarné avec conviction par Cyril Lecomte (Travail d’Arabe), tous les personnages sont plus approximatifs et improbables les uns que les autres. La palme revenant à Scarlett, artiste conceptuelle américaine qui passe son temps à changer de vêtements et qu’Élodie Navarre s’évertue à affubler de bibis ahurissants et d’un babil à faux accent. On notera quelques croquignolettes expressions du cru au milieu de dialogues qui tombent à plat, comme l’issue de ce fourre-tout en forme de comédie balourde.
Toutes les critiques de No pasaran : il était une fois dans le Sud-Ouest
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Certes, c’est une comédie gentillette. Pourtant, l’immersion en plein terroir méridional, quelque part dans une vallée pyrénéenne, ne laisse pas indifférent ni dédaigneux, car elle n’est pas factice et reflète une certaine réalité. D’ailleurs, la plupart des petits rôles sont interprétés par des habitants du cru, ce qui accroît sa vérité. [...]Tout ceci pour dire que cette farce à l’allure archaïsante a des qualités documentaires qui en font toute la saveur.
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No Pasaran est implanté dans un cadre bien franchouillard qui fleure le jambon, au travers duquel Emmanuel Caussé et Eric Martin cherchent à nous dépayser avec des thèmes Ouestiens américains. Sur des thèmes universels : politique, amour, art, écologie, le traitement comique de No Pasaran parvient à être original, loufoque mais pas absurde, et tranche avec les comédies françaises habituelles sans chercher à copier les comédies hollywoodiennes. Bien de chez nous, bien montée, on peut cependant regretter que cette comédie traîne parfois en longueur.
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Si vous êtes du Grand Sud-Ouest (Aquitaine et Midi-Pyrénées), vous avez, comme dans No pasaran, un caractère de cochon et un féroce attachement à la terre. Du coup, quand le maire veut vous expulser pour construire son autoroute, vous prenez les armes. C'est maladroit, mais c'est amusant.
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Voilà une comédie politique, certes, mais pas au sens où son titre pourrait le laisser entendre. Pleine de vérités et de bon sens sur le fonctionnement de notre société, elle passe par des moments franchement réussis et s'attarde, pour le bonheur des yeux, sur la beauté du paysage.
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Ainsi, malgré quelques tentatives de surréalisme, l’ensemble se perd quelque peu entre pure loufoquerie et cri de rage militant, sans parvenir à trancher. [...]Très écrite, la comédie en récolte les avantages et les inconvénients. Les avantages : quelques répliques bien senties, qui arrachent plus qu’un sourire. Les inconvénients : une regrettable perte de pepse et de rythme. Etrangement, l’un des reproches qu’on pourrait faire à ce premier film est de ne pas exprimer à fond toute sa folie.
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On sait les Pyrénéens concernés par son sujet : la construction d’une autoroute, manne économique risquant de saccager leurs paysages. Mais il aurait fallu des réalisateurs à l’aise pour manier le loufoque. Or, ils entraînent leur farce vers le grotesque involontaire, surtout dans leur direction d’acteurs, où seule émerge Élodie Navarre, dont la subtilité ne contrarie en rien son sens de la comédie.