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Dans les années 60, le film de catch français n’existait pas. Mais David Perrault en a rêvé et, pour son premier long métrage, il a donné une réalité à ce fantasme de cinéma à base d’acteurs robustes
et d’ambiances noires, sans oublier une pointe de surréalisme. Dans un noir et blanc que le numérique magnifie un peu trop, le réalisateur réinvente un Paris plus onirique que réaliste, traversé par deux interprètes principaux au physique adapté : Denis Ménochet semble être une réincarnation de Lino Ventura et Jean-Pierre Martins, le frère jumeau de Michael Madsen en VF. L’association de ces deux amis opposés mais complémentaires sert un récit classique sur les faux-semblants, que soulignent le symbolisme des masques et leurs significations. Le résultat a un charme indéniable, même s’il
ne touche pas au but à chaque plan en raison d’un déficit d’écriture persistant. Mais l’intention est belle et emporte le morceau.
Toutes les critiques de Nos Héros sont Morts ce Soir
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Atypique, audacieux et modeste (...)
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Si les paraboles voulues par le metteur en scène laissent un peu de marbre, on prend plaisir à l'illustration fétichiste de cette France des bistrots poussiérieux et de la Cinzano. Quelques chouettes décors et accessoires vintages, des dialogues sortis d'un vieux polar de Gilles Grangier et - surtout- des acteurs évoquant les grands anciens qui nous manquent.
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trois raisons de découvrir ce premier film. D'abord pour sa facture, hommage aux viriles productions des années 50 nullement pastichées et réinventées avec une ambition formelle. Ensuite, pour ses deux acteurs, dont le jeu complice révèle la fragilité psychique et l'ambiguïté douloureuse. Et enfin pour son évocation du 7e art convoquant les figures spectrales du cinéma muet, les gueules de l'après-guerre et les femmes émancipées de la Nouvelle Vague.
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Un cinéaste naissant, plein de promesses, sur lequel on est prêt à miser gros pour les prochaines années.
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Remarquablement maîtrisé, Nos héros sont morts ce soir fait preuve, dans ses choix esthétiques, d’une probité impressionnante. Au-delà de ce constat purement technique, c’est la capacité de David Perrault à conjurer des icônes cinématographiques qui marque véritablement : ni passéiste ni superficielle, cette galerie de portraits gouailleurs et tragiques illustre une vision du cinéma sincère et résolument passionnée – une vision communicative.
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Le jeu en valait la chandelle. Il y a du Lino Ventura période « Touchez pas au grisbi » dans la performance de Denis Ménochet et ses comparses. Et le film réussit à revisiter les codes de ce cinoche-là sans verser dans la nostalgie poussiéreuse.
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Dans un Paris des années 1960 reconstitué à l’économie (eye-liner et flipper), où patrouillent les spectres de "Pépé le Moko", de Melville et de Godard, les femmes citent Gérard de Nerval au zinc des cafés et les hommes de main, Rabelais. Ces références nourrissent un film moins à l’aise avec sa narration qu’avec son atmosphère, qui prend en compte les traumas de la guerre d’Algérie, questionne l’écho du passé sur le présent, mais suscite davantage l’admiration esthétique qu’un amour vraiment franc.
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joli face à face d'acteurs entre deux comédiens habités par leurs rôles, Jean-Pierre Martins et Denis Ménochet. Ce premier film de David Perrault fait du cinéaste un talent clairement à suivre.
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Un étrange film en noir en noir et blanc, qui évoque joliment l’univers et le charme du catch d’antan, et ses héros finalement fragiles.
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Le premier film de David Perrault fait revivre le Paris des années 1960 et un cinéma révolu. Mais l'agglomérat de motifs, d'archétypes et de références évoque davantage la manie du cinéphile que le regard d'un cinéaste.
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A la fois ultra-référentiel et en même temps totalement original, ce premier film de David Perrault a le mérite de sortir des sentiers battus d’un certain cinéma français. Et ceci malgré ses détours par des impasses bien hasardeuses.
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"Nos héros…" dévoile entre les cordes un léger complexe tant il étale ses références (...). Comme si le film nous avouait en creux sa volonté d’académisme. C’est pourtant en sortant des références que "Nos héros…" donne sa mesure. (...) Une œuvre à part, originale et attachante.
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Pour son premier film, David Perrault ressuscite le monde disparu des salles de catch parisiennes dans un noir et blanc somptueux. Une réflexion troublante sur le spectacle, nourrie par une cinéphilie tous azimuts (du film noir américain au polar français des années 50, en passant par Franju).
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Ce premier film stylisé de David Perrault peine à dépasser son propre geste maniériste, faute d'un scénario suffisamment étoffé.
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Un scénario tellement dégraissé et une mise en scène si sèche que le film finit par se refroidir.
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Dommage que le scénario et les dialogues ne soient pas à la hauteur des ambitions du réalisateur. Il aurait fallu un Audiard ou un Prévert pour arbitrer ce drame qui finit par se mettre K.-O. tout seul…
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Exercice de style ultra-stylisé et référencé, Nos héros sont morts ce soir fait montre d'un courage et d'un certain panache de la part de son jeune réalisateur David Perrault. Dommage qu'au final, ce conte mélancolique manque cruellement de chaleur et d'émotions pour nous convaincre totalement.