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Décalé, fou, délirant, absurde, drôle : on en passe et des meilleures (déconnant, atypique, surprenant...) pour évoquer ce film d'animation de Stéphane Aubier et Vincent Patar. Sans perdre un seul gramme de leur univers, les réalisateurs ont adapté, en grand format, la série de 20 épisodes qu'ils bricolèrent en 2001.[...] Cerise sur la botte de foin, Panique au village bénéficie d'invités vocaux de prestige.
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À première vue, Panique au village s’adresse aux enfants, mais certains dialogues, références visuelles et singularités éthyliques lui attireront un public beaucoup plus étendu. Les images ont beau être inédites, elles révèlent quelque chose qui semblait exister à l’état latent. Par exemple, le stupéfiant robot pingouin a l’air de sortir tout droit d’un album inédit de Quick et Flupke revisité par Charlie Schlingo. Les voix sont parfaites, même si elles servent moins à transmettre des informations (pas toujours très compréhensibles) qu’à assurer une qualité musicale qui complète à merveille cet univers de folie douce.
Toutes les critiques de Panique au village
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Frappadingue, hystérique mais aussi poétique, Panique au village est un film rare, une plongée nostalgique dans le monde de l'enfance tout droit sortie de l'esprit de deux joyeux lurons, qui nous scotche un grand sourire sur le visage durant 75minutes. Un petit morceau de bonheur, quoi.
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S'inspirant du comique absurde comme du rythme effréné de South park et des créations de Matt Groening (Les Simpson, Futurama), Panique au village s'amuse à confronter son manque de moyens à des références beaucoup trop grandes pour lui (Psychose, Voyage au centre de la terre). On regrettera toutefois que l'excellent film de Vincent Patar et Stéphane Aubier se complaise tant dans son absence de prétention. Mais s'identifiant idéalement aux séries B de Jack Arnold (le superbe Etrange créature du Lac noir), Panique au village s'invente néanmoins un espace de création à sa mesure, la série BB.
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Aubier et Patar ont non seulement fait de la pauvreté de moyens un atout, mais aussi une image de marque. (...) Ils jouent en virtuoses de la disparité des échelles – autre preuve de leur sens de l’absurde –, ou plutôt ils utilisent tels quels des éléments hétéroclites, sans se soucier de l’incongruité de leur format. (...) Il y a enfin le récit lui-même, complètement azimuté, qui obéit à la logique du rêve. Celle-ci consiste à créer des principes de cause à effet entre des choses qui n’ont aucun rapport évident. D’où la supériorité du rêve, capable de formuler des associations d’idées inconcevables pour l’esprit conscient, paralysé par des schémas stéréotypés. C’est donc un des principes du surréalisme que Panique au village applique génialement et sans prétention aucune.
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(...) larguez les amarres et laissez-vous embarquer dans un monde animé image par image, où tout n’est que gags surréalistes, trouvailles visuelles jubilatoires et collision d’échelles : tracteur en modèle réduit et tartine de Nutella grande comme la table, oreillers miniatures pour vaches en plastique et sèche-cheveux géant devant lequel Indien fait sécher les plumes de sa coiffe… Logique pour de grands enfants qui jouent, avec de petits bonshommes, à faire comme les grands.
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Le côté brut de l'animation, son imperfection voulue (différences d'échelle, manque de liant dans les mouvements, etc.) vont de pair avec la «gratuité» du geste : ici, pas de révélation sur le sens profond de la vie, pas de leçon donnée aux marmots. Juste la joie du jeu.
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Il y a de l'amitié entre les personnages, de l'amour même, mais les auteurs s'en donnent à coeur joie pour torpiller les archétypes du Père Noël, du gendarme, de la mère de famille, convoqués à seule fin d'arracher leurs masques, pour en révéler l'imposture dans un grand feu de joie. Dans ce cocktail d'esprit anar, on reconnaît le terreau qui a engendré récemment des films comme Aaltra (2003) et Louise-Michel (2008) de Benoît Delépine et Gustave Kervern, ou Eldorado (2008) de Bouli Lanners. Il s'agit à n'en pas douter d'une des matrices les plus inventives du cinéma de notre époque.
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(...) folie en barre, grand n'importe quoi mâtiné de poésie et d'accent belge, enfin en format long métrage.
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Coup de génie des deux grands gosses de réalisateurs : faire un film avec leurs jouets en plastique, figurines aux visages figés, dont certains, fixés sur leur socle, marchent en se dandinant comme des canards handicapés ! Cette version grand écran d’une série de courts métrages cultes unit dans des aventures loufoques, ces héros à des voleurs de murs, un monde aquatique et ses monstres, des savants fous de neige, etc, sans oublier un doublage parfait. La richesse visuelle et le souffle joyeux de cette œuvre originale est un jubilatoire retour en enfance.
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Techniquement, certes, on est loin de la fluidité de Wallace et Gromit. Patar et Aubier revendiquent une animation à la hache, dont l'artisanat tranche avec la surenchère technologique des géants de l'animation californienne. Les deux Belges bricoleurs prouvent qu'on peut faire un film avec une dizaine de figurines en plastique chinées dans les brocantes, quelques kilos de pâte à modeler, une bonne dose d'imagination... et un coût équivalent au budget des sodas d'un tournage Pixar. Même si, sur une heure quinze, ça patine un tantinet.
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Rythme ultra-speed, échelle des objets sans cesse modifiée : on se gondole devant ce geyser de gags. Même si le délire champêtre laboure dans le champ de la redite lors d'une seconde partie en Atlantide, son culot novateur mérite d'être salué.
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Passée la première demi-heure de présentation des personnages, savoureuse car riche en détails hilarants (la douche de Cheval, Cow Boy lisant « le Cow Boy moderne » et l'Indien « L'indian News »), on s'intéresse finalement moins au destin de Cheval et de ses amis, qu'à la pure jubilation régressive de cet amoncellement de gags en kyrielles. C'est la force et la limite et de Panique au village, un film débordant d'idées, mais qui, pris par sa propre vitesse, finit par tourner à vide dans son dernier mouvement. Généreux, excessif : drôlement punk, en somme.
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A ce petit jeu loufoque, Stéphane Aubier, l’un des réalisateurs, Balibar et Poelvoorde s’amusent comme des petits fous ! Maintenant, la question c’est de savoir si vous vous êtes prêts à vous tordre de rire devant cet étrange petit microcosme de plastique à l’esprit animé par celui du Python, celui de Monty Python, évidemment.
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La simplicité de l'animation peut dérouter, le côté répétitif et longuet de certaines scènes aussi, mais il se dégage du film un charme renvoyant le spectateur à sa propre enfance, quand il faisait évoluer ses soldats ou ses poupées.