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Si les deux comédiennes sont remarquables et si l'ensemble fait preuve d'une belle maîtrise de la grammaire du cinéma de l'enfermement, le scénario aurait gagné à aller lui aussi vers plus d'épure. Car, à ajouter des traumatismes aux traumatismes, des désirs informulés aux blessures indicibles, ces Quatres minutes finissent par frôler le trop-plein dramatique.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Autant dire que ce film ne cesse de démentir la leçon morale qu'il prétend administrer, telle que l'illustre le morceau de bravoure final, au cours duquel la jeune femme livre, devant le jury du Conservatoire, une déconstruction rageuse et inspirée de la discipline et de l'harmonie pianistiques. Quoi qu'il en paraisse, ce n'est donc pas avec ce genre de film que s'exerce le sens de la liberté et de l'insubordination du jeune cinéma allemand.
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Vieillesse et jeunesse au point mort affectif sont au coeur de ce bras de fer musical sidérant où explose un duo d'exception, Monica Bleibtreu et Hannah Herzsprung. Avec pour point d'orgue, quatre minutes inoubliables d'un film d'une densité émotionnelle rare et d'une violente beauté visuelle et sonore.
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Il ne faut pas le répéter mais c'est une histoire qui se termine bien... En tout cas, musicalement et cinématographiquement parlant ! On est époustouflé par la scène finale, au point qu'on se cacherait bien dans la salle pour voir le film une deuxième fois.
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Deux caractères que tout oppose, deux générations différentes et qui vont tout de même se rencontrer autour d’un piano et de la musique mais derrière des barreaux. Cette Jenny a quelque chose de la Nikita de Luc Besson, c’est une colombe enchaînée, un oiseau qui cherche sa liberté avec Mozart, Bach et ses cris, sa force créatrice. L’amitié et l’amour, une artiste emprisonnée et une femme tourmentée qui aborde son allée des brouillards, n’en doutez pas vous êtes au cœur d’une magnifique rencontre entre deux êtres. Celle de Traude et de Jenny se termine avec une inoubliable séquence de concert, bouleversante.
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Rédemption par la musique, refoulé du passé nazi, désirs lesbiens, le scénario ambitieux de Chris Kraus brasse large, peut-être trop. Mais la tension constante de la mise en scène, la force émotionnelle des scènes entre les deux héroïnes, la puissance de conviction des deux actrices (la subtile Monica Bleitbreu et l'explosive Hannah Herzsprung) font oublier les quelques fausses notes du film (le personnage caricatural du maton sadique, le finale par trop hollywoodien).
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Mais si ce film allemand n'évite pas certaines ornières scénaristiques, il en impose par son climat carcéral, sa violence, l'irrésistible crescendo de sa narration, et par la puissance de jeu de ses deux interprètes principales.
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Entre Berlin, pour son côté auteur et l'attention portée aux personnages, et Hollywood, pour l'efficacité et la vigueur des scènes dramatiques, notamment le concert final, le long métrage de Chris Kraus - même s'il est moins original que Good Bye Lenin ! et La vie des autres - confirme cependant le renouveau international et la vitalité du cinéma allemand.